On dit M comme Medellín
Si je vous dit M… M majuscule comme Medellín… M comme un emblème… M minuscule comme moustache ! Ceci n’est pas une comptine, ni un cadavre exquis ni un tableau de Magritte mais un clin d’oeil à des bacchantes qui frétillent de malice. Plus exactement celles de Fernando Botero et de son chat. Lorsque l’artiste de Medellín offrit à sa ville une énorme statue de chat en bronze, constatant que le museau du félin, perdait régulièrement ses augustes moustaches suite à l’amour immodéré de certains « paisas » pour cet attribut, il en confectionna plusieurs pour les leur offrir… Cette truculente anecdote que vous pourrez lire dans l’article consacré à Botero à l’honneur cet hiver à Aix-en-Provence, témoigne de l’humour XXL du peintre des volumes exaltés.
Revenons à Medellín, deuxième ville de Colombie qui ces deux dernières décennies s’est métamorphosée. Oubliés les 390 homicides pour 1000 personnes qui en 1991 la stigmatisaient comme la ville la plus violente du monde ! Aujourd’hui, apaisée, audacieuse et branchée, elle est un exemple d’urbanisme social et inclusif dans le monde entier. Elue capitale mondiale de l’innovation en 2013 par le Wall Street Journal, la cité a été récompensée aussi en 2016, par le Lee Kuan Yew, véritable prix Nobel des villes. Elle offre une image bien éloignée de celle que la série de Netflix fait revivre transformant Escobar en icône pop. On ne compte plus les têtes de gondoles à l’effigie du « capo » moustachu ni le commerce juteux des « narco-tours » organisés dans la ville. Mais le M de Medellín sonne au coeur du verbe aiMer qui s’y conjugue en paix.