Vocable (Espagnol)

1968, année de césure

- TATIANA DILHAT rédactrice en chef

« Sous les pavés, la plage », « l’imaginatio­n au pouvoir »,

« soyez réalistes, demandez l’impossible », « il est interdit d’interdire »… Autant de slogans dont les murs de 68 étaient fleuris qui résonnent aujourd’hui comme le cri poétique de la jeunesse contre une société corsetée et rigide. Cette effervesce­nce étudiante en lutte contre une société autoritair­e, héritée de la tragédie de la seconde guerre mondiale, s’est manifestée aux quatre coins de la planète tout au long de l’année 68 même si ce sont les barricades de Paris qui restent à jamais gravées comme symboles de l’esprit de mai. Ce mouvement spontané d’une jeunesse issue du baby-boom de l’après guerre, a grandi aussi sur les campus de Berkeley, de Berlin, de Rome, de Prague et de Mexico. En pleine guerre froide, au moment où l’impérialis­me américain affronte le bloc soviétique, cette jeunesse se révolte contre l’immobilism­e et l’ordre établi des Trente Glorieuses. Parmi les grands bouleverse­ments qu’a connu le XXe siècle, l’année 1968 marque un point d’inflexion, celui du passage dans la post-modernité, d’un changement de valeurs et d’attitudes pour appréhende­r la vie bien au-delà des idéologies. L’année 1968 ce sont aussi des images à jamais gravées dans nos mémoires comme celles des poings levés gantés de noir des athlètes noirs américains sur leur podium aux J.O. de Mexico pour protester contre la situation des Afro-américains… Quelques jours avant le début des jeux olympiques, c’est le massacre à Mexico de plusieurs centaines d’étudiants sur la place des Trois Cultures à Tlatelolco qui résonne aussi… Cette tragédie est souvent abordée dans le cadre d’un contexte politique national pourtant elle s’inscrit dans une onde de choc plus internatio­nale.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France