Une situation explosive
Depuis 2014, plus de 2,3 millions de personnes ont fui le Venezuela. Chaque jour, ils sont des milliers à passer les frontières du pays. En quatre ans, le phénomène migratoire s’est accru de 900 %. En cause, une crise économique et sociale sans précédent. Les chiffres officiels de la hausse des prix ne sont plus publiés depuis plusieurs années mais selon l’opposition, l'inflation en août a explosé de 223,1 % de taux mensuel soit 200.005 % de taux annuel (d'août 2017 à août 2018). Face à cette hyperinflation, aux pénuries et au recul de la production pétrolière, le président Nicolas Maduro a annoncé la multiplication par 34 du salaire minimal et lancé le bolivar souverain. Ces mesures s’avèrent inefficaces. En effet, l’exode massif continue. Ce qui entraîne des déplacements sans précédent dans l’histoire récente du continent latino-américain. Un paradoxe pour le Venezuela qui, des années 50 à 80, s' offrait comme une terre d’accueil prospère pour de nombreux Colombiens, Brésiliens ou Européens. La Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l’Homme, l’ancienne présidente chilienne, Michelle Bachelet a appelé le 6 septembre dernier à ce que toutes les mesures disponibles soient mises en oeuvre pour faire face à ce drame humanitaire. La nouvelle cheffe des droits de l’homme a ainsi accepté de rencontrer le chef de la diplomatie vénézuélienne. Quelques jours plus tôt, le quotidien New York Times révélait que l’administration américaine aurait organisé depuis un an des réunions avec un groupe d’officiers vénézuéliens qui cherchent à renverser le président du pays Nicolas Maduro.