Le festin Miró
Joan Miró est mort à 90 ans. Durant sept décennies, il n’a cessé de créer. Ses 70 ans de création sont à l’honneur cet automne au Grand Palais dans une rétrospective qui témoigne de son évolution stylistique : du fauvisme au cubisme, l’artiste est passé par le surréalisme avant de créer sa propre cosmogonie. Au fil des 150 oeuvres exposées, on y découvre un Joan Miró nourri d’art roman, ébloui par le foisonnement de Pieter Brueghel ou encore éperdument amoureux de l’univers de Jérôme Bosch. A chaque étape, Miró se réinvente et peaufine un langage pictural propre, poétique et énigmatique. Alors que les années de la guerre civile et de la seconde guerre mondiale noircissent l’horizon, ses toiles se peuplent d’oiseaux, d’animaux fantastiques et d’étoiles. Ainsi, sa célèbre série de 23 tableaux intitulée Les Constellations s’offre tel un cri d’évasion face aux atrocités de la guerre. Le pape du surréalisme, André Breton dira de lui: "’il est le plus surréaliste de nous tous". Cependant classifier l’oeuvre de Miró reste heureusement impossible tant cet artiste anticonformiste, iconoclaste et transgresseur fait claquer sur la toile sa liberté. L’artiste fuit ainsi les dogmes surréalistes pour se livrer tout entier, au bleu qu’il définit comme la couleur de ses rêves.
Miró, la couleur de ses rêves Grand Palais Du 3 octobre 2018 au 4 février 2019