Vibrons avec Gustavo !
Avec ses boucles rebelles, sa joviale exubérance, son charisme, on imaginerait plus Gustavo Dudamel en rock star avec une guitare électrique qu’en queue de pie, baguette à la main dirigeant La Bohème…A 40 ans à peine, il dégage une énergie telle qu’on le situe à des années-Lumière de l’image du classicisme d’une musique réservée à un public d’initiés. Le Vénézuélien, que l’on présente comme « l’enfant terrible » de la musique classique, parmi les 10 chefs d’orchestre les plus prestigieux du mondea été nommé directeur musical de l’Opéra de Paris pour six saisons. C’est une belle prise pour la vénérable institution parisienne qui connaît de sérieuses difficultés financières. Dudamel, en tant que directeur musical et artistique de l’Orchestre Philarmonique de los Angeles depuis 2009, a su rajeunir le public de « la Phil » et séduire les mécènes tout en s’engageant dans des projets d’éducation artistique d’ampleur. Celui qui a été directeur de l’orchestre Simon Bolivar à 18 ans, séduit toutes les scènes d’Europe et d’Amérique. Il collectionne les Grammy Awards et a inspiré le personnage principal de la série Mozart in the Jungle incarné par Gael García Bernal. Il a aussi dirigé le concert de la Superbowl et la musique de Star Wars. Il s’apprête désormais à relever un nouveau défi à partir du 1er août prochain : conquérir de nouveaux publics au sein de l’Opéra de Paris. Ce numéro rend hommage aussi à un autre trublion des arts dont la fantaisie fait écho à celle du musicien vénézuélien : Luis García Berlanga ! L’Espagne célèbre cette année le centenaire du cinéaste, symbole du renouveau du cinéma espagnol de l’après-guerre. Le réalisateur de Bienvenido Mr Marshall et de El Verdugo a en effet inventé un genre à part entière : la comédie satirique lui permettant de déjouer toutes les censures tout en dénonçant les maux de la société espagnole… L’adjectif « berlanguiano » a même fait son entrée dans le dictionnaire cet automne pour qualifier une situation absurde, chaotique et drôle.