Vocable (Espagnol)

Voyage au pays de Dalí

- TATIANA DILHAT rédactrice en chef

Privés de musées, de spectacles et de voyages de longs mois durant en raison de la pandémie, voilà que depuis le 19 mai, l’Atelier des Lumières à Paris nous comble triplement avec l’exposition numérique et immersive Dalí, l’énigme sans fin. En effet pendant quarante minutes, on peut y embarquer pour un voyage sensoriel et onirique rythmé par la musique des Pink Floyd. Le sol, les murs, le plafond s’illuminent et tremblent : nous voilà télétransp­ortés au Cap de Creus, lieu emblématiq­ue du littoral catalan si cher à Dalí… Roches sculptées par le vent et mer paisible à l’horizon, les montres molles apparaisse­nt, bientôt remplacées par le visage impassible de Gala, la madonne-muse de l’artiste. Puis tout à coup un orage gronde et une armée d’yeux nous scrute avant d’être déchirée comme un rideau d’un coup de ciseaux. Cette promenade artistique est une vraie rétrospect­ive qui nous plonge au coeur de soixante ans de création du génie de Figueras. On y découvre ses inspiratio­ns et obsessions pour les grands maîtres Vermeer, Raphaël et Velázquez. C’est d’ailleurs à ce dernier, qu’il rend hommage avec ses moustaches qui marquent toujours la même heure : dix heures dix. L’éternité selon Dalí. La promenade devient ensuite mystique et scientifiq­ue quand apparaît Galatée aux sphères, éloquent hommage à sa muse, compagne et collaborat­rice Gala et à la passion de Dalí pour la physique et la désintégra­tion de l’atome. Puis nos pupilles se retrouvent captives de la fascinatio­n pour la célèbre scène onirique de La maison du docteur Edwardes (Spellbound) d’Hitchcock pour qui Dalí avait conçu les décors. L’exposition ne manque pas non plus de nous faire revivre les nombreuses extravagan­ces du maître, sa voix théâtrale, ses grimaces et autres facéties qui ont rendu ce personnage célèbre au delà du monde de l’art.

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