Traversée d’été
Embarquement immédiat pour les Pityuses, l’archipel formé par Ibiza, Formentera et quelques petits îlots tels que Espalmador ou Espardells. Les Grecs utilisaient le toponyme de Pityuses (de Pitys, pin) pour nommer ces îles car on y trouve de nombreuses pinèdes. Cet archipel symbolise l’essence méditerranéenne : des pins, des figuiers, quelques caroubiers, des chemins rocailleux, des criques sculptées par le vent et des eaux cristallines… Pour compléter cette image idyllique, un peu de musique ! C’est à Formentera que Chris Rea composa On the beach et que King Crimson le célèbre Formentera Lady. Quelques années auparavant, en 1967, les Pink Floyd y trouvèrent l’inspiration pour composer la bande son psychédélique de More de Barbet Schroeder, film qui témoigne de l’émergence du mouvement hippie à Ibiza. Si Formentera cultive encore son adn flower power avec notamment son marché hippy, l’âme de la contre-culture et des « chevelus » y-est-elle encore présente ? Ibiza douloureusement touchée par la crise liée à la pandémie tente de se réinventer. En effet, la plus grande des Pityuses a toujours été un peu double : au Nord, elle se dresse tel un havre tranquille et authentique face à la bruyante Ibiza du Sud, paradis des clubbeurs du monde entier. Cet été 2021, si les touristes affluent pour retrouver les transats de plage, les portes des clubs restent fermées jusqu’à nouvel ordre. Le tourisme lié aux loisirs nocturnes représentait jusqu’à présent environ 35% du PIB de l’île. Aussi, tous ceux qui en vivaient manifestent-ils de l’inquiétude. Mais d’autres voient dans cette pandémie, une belle opportunité pour changer de modèle touristique.