Ruée vers l’or blanc ?
En 2021, les ventes de voitures électriques ont augmenté de 189% en Chine, de 157% en Europe et de 94% aux Etats-Unis. Cela répond à l’enjeu mondial d’utiliser des technologies propres. L’Europe par exemple a pour objectif d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. La transition énergétique vers l’électrique ne peut se faire pour l’instant sans le lithium, matériau phare des batteries Li-ion. Selon, l’Agence internationale de l’énergie, la demande en lithium sera multipliée par 40 d’ici à 2040. Aussi ce métal alcalin blanc argenté, le plus léger des éléments solides, est l’objet de toutes les convoitises. L’Australie, le Chili, la Chine et l’Argentine se partagent 82% des réserves mondiales identifiées. En quête de souveraineté, l’Europe multiplie les projets miniers pour sécuriser son approvisionnement. Le lithium ne se trouve jamais à l’état pur naturellement mais sous forme de sels, d’oxydes et de minéraux. Il est présent dans les roches et les saumures mais son extraction n’est pas toujours si « propre » sur le plan écologique et nécessite beaucoup d’eau. Les pays latino-américains qui possèdent d’importants gisements sont-ils promis à devenir de « nouveaux émirats » énergétiques ? Ou être seulement un eldorado pour des grands groupes internationaux à l’instar de l’exploitation des mines de cuivre ou d’or ? L’impact social et environnemental de l’extraction est devenu un enjeu géopolitique et stratégique majeur en Amérique latine. A moins que ne surgissent d’autres alternatives ?