L’effet Guggenheim
Le 18 octobre, le musée Guggenheim de Bilbao fêtera son quart de siècle ! Il y a 25 ans, la silhouette monumentale, abstraite et chaotique de ce musée d’art moderne a provoqué un grand fracas dans la skyline de la plus grande ville du pays basque, mais aujourd’hui, elle fait la fierté des Bilbayens. Lorsqu’il a imaginé ce poisson aux écailles de titane, l’architecte canadien Frank Gehry a voulu offrir une identité forte à Bilbao. Cette ville portuaire, frappée de plein fouet par la désindustrialisation des années 70 et 80 était sur le déclin. Le musée, élevé sur les anciens docks abandonnés du fleuve Nervión, a modifié le paysage urbain. Et il a réussi à infléchir la trajectoire de la ville lui permettant de sortir d’une spirale de déclin par la culture et le tourisme. Son succès indéniable a même fait des émules aux quatre coins de l’Europe. Ainsi la recherche de « l’effet Guggenheim » a motivé l’installation du centre Pompidou à Metz ou du Louvre à Lens. Si Bilbao a mué, en se dépouillant de sa peau industrielle et en rénovant des zones urbaines, le Pays basque a lui aussi changé profondément en pansant ses blessures. Les repentis (Maixabel), le film d’Icíar Bollaín qui sort prochainement sur les écrans français aborde la question de la réconciliation à travers l’histoire vraie du dialogue entre une veuve d’un homme politique assassiné par l’ETA et deux de ses tueurs. Le film qui a été un gros succès du public outre Pyrénées n’évoque pas le pardon mais la recherche de la paix. Comme vous pourrez le découvrir au fil de ces pages, Vocable fait aussi sa mue. Fruit d’une enquête auprès des lecteurs, cette formule mensuelle s’enrichit de nouvelles rubriques dans le but d’aborder des événements historiques majeurs (Au coeur de l’Histoire), des auteurs clés des lettres hispaniques (Une plume à la loupe), un carnet de voyage pour découvrir une destination phare et cerise sur le gâteau, une recette en V.O. De beaux ingrédients pour pimenter votre apprentissage de l’espagnol !