Et de 27 !
Du 7 au 18 novembre, la ville de Charm ElCheikh en Égypte accueillera la 27e réunion annuelle des États sur les changements climatiques. L’an dernier, la COP26 de Glasgow a laissé un goût amer car aucun accord probant n’y a été signé. Seules des incitations à la réduction progressive du charbon ont été exprimées. Alors qu’espérer de cette COP 27 ?
2022 est une année particulièrement critique. Outre les inondations catastrophiques au Pakistan et la violence des ouragans, des records de température ont été atteints cet été et cet automne. Bilbao a ainsi affiché 30°C il y a peu ! Les Espagnols emploient d’ailleurs le terme “veroño”, mot valise (verano / otoño) pour évoquer les insolites températures de fin octobre. À ces extrêmes climatiques, s’ajoutent une tension géopolitique aigüe avec la guerre en Ukraine, une crise énergétique et la menace d’une récession économique. Dans ces circonstances, comment négocier pour le climat en pleine crise du multilatéralisme ?
Le choix du continent africain pour accueillir ce 27ième sommet est évidemment symbolique. Les pays du Sud et notamment ceux du continent africain sont parmi les plus touchés par les conséquences du réchauffement climatique. L’Amérique du Sud n’est pas non plus épargnée puisqu’elle connaît un épisode de méga-sécheresse notamment au Chili depuis une décennie. Ce phénomène est le marqueur territorial du changement climatique. Face à l’urgence, le Chili devient progressivement un acteur stratégique de la transition énergétique mondiale notamment grâce à son énorme potentiel de production d’énergie renouvelable.
L’Espagne, quant à elle, voit l’avenir en « vert » hydrogène avec des investissements massifs pour « décarbonner » l’économie. Mais cette énergie est-elle pour autant aussi « verte » qu’on le dit ? Le débat est ouvert au moment où la France, l’Espagne et le Portugal viennent de trouver un accord pour un pipeline sous-marin destiné à acheminer du H2 vert et remplacer le gazoduc Midcat.