L’année Picasso
L’année 2023 sera picassienne. À l’occasion du cinquantième anniversaire de la mort du maître, survenue le 8 avril 1973, les plus grands musées du monde tels que le Prado, le Centre Pompidou, le Metropolitan Museum of Art de New York consacrent des expositions à celui que l’on considère comme le plus grand artiste du XXe siècle. Son oeuvre est libre, radicale et foisonnante avec plus de 20 000 pièces. Initiateur du cubisme, peintre surréaliste et politique, Picasso a expérimenté toutes les techniques : la peinture, la lithographie, la sculpture, la céramique, les collages… Génie précoce, il s’est renouvelé en permanence tout en dialoguant avec des classiques comme le Greco ou Velázquez. Artiste engagé, il a peint toute la cruauté du XXe siècle avec son immense fresque en noir et blanc sur le bombardement de la petite ville de Guernica au pays basque en 1937 par les fascistes. Un cheval la gueule béante, une femme qui crie… Le tableau reste un symbole universel pour dénoncer les horreurs de la guerre. Son héritage artistique incomparable permet de nombreuses lectures et d’approfondir des aspects inédits de son oeuvre. 42 expositions sont ainsi programmées principalement 16 en Espagne et 12 en France mais aussi 7 aux Etats-Unis, en Allemagne et en Suisse.
Picasso c’est aussi un personnage, une icône, une star qui a connu la gloire de son vivant. De nombreux clichés en noir et blanc ont immortalisé son regard intense et son iconique marinière. Sa personnalité et sa vie privée tumultueuse, sa relation avec muses ont été analysées depuis les années 80 dans plusieurs biographies polémiques qui écornent son image d’idole de l’art moderne. On y dénonce l’emprise dévastatrice exercée sur elles, tel le Minotaure dévorant ses proies.
Cette année sera l’occasion d’interroger et de relire son oeuvre avec un regard contemporain mais dans une perspective historiographique.