Si loin, si proche
« Pauvre Mexique ! Si loin de Dieu, si près des Etats-Unis ». Cette exclamation de Porfirio Díaz, président du Mexique de 1876 à 1910 est devenue une sentence populaire au Mexique qui traduit les tumultueuses relations entretenues avec le voisin du Nord. Un vieil adage toujours d’actualité ces dernières semaines notamment avec la crise autour du fentanyl. Cet opioïde de synthèse 80 fois plus puissant que la morphine, est devenu un problème de santé publique aux Etats-Unis. Selon la DEA, l’agence américaine de lutte contre les trafics de drogue, les principaux fournisseurs de fentanyl aux Etats-Unis sont les cartels mexicains de Sinaloa et Jalisco. La lutte contre le fentanyl enflamme les relations entre les deux pays tout comme la question migratoire. Fin mars, la mort de 38 migrants dans l’incendie d’un centre de détention rend compte du sort tragique de milliers de migrants coincés à la frontière. Ainsi, depuis 2014, environ 7661 migrants sont morts ou ont disparu alors qu’ils étaient en route vers les Etats-Unis selon l’Organisation internationale des migrations (OIM).
En sens inverse, un flux d’un tout autre ordre, se dirige du Nord vers le Sud chaque printemps. Des milliers d’étudiants américains débarquent pour le célèbre « Spring Break » pour profiter des plages paradisiaques de Cancún ou d’Acapulco. A ce tourisme festif, s’ajoute aussi le tourisme sanitaire : des milliers d’Américains franchissent la frontière mexicaine pour profiter de soins dentaires à prix compétitifs. La ville transfrontalière de Los Algodones a même été surnommée Molar city tant elle est devenue la capitale des dentistes.