30 ans de ¡Ya Basta!
Il y a trente ans, le 1er janvier 1994, l’Armée Zapatiste de Libération Nationale (EZLN) se soulève au Chiapas et le monde entier découvre le sous-commandant Marcos, l’homme à la pipe et au passe-montagne noir. À la fois énigmatique et médiatique, le personnage fascine. Il est comparé à Che Guevara. Son objectif : attirer l’attention sur la condition des indigènes au Chiapas sous le slogan ¡Ya Basta ! (ça suffit !) La population du Chiapas, l’un des Etats les plus pauvres du Mexique, composée majoritairement d’indigènes souffre de décennies d’abandon. Les zapatistes héritiers du révolutionnaire Emiliano Zapata, se soulèvent « pour le travail, la terre, le logement, l’alimentation, la santé, l’instruction, l’indépendance, la liberté, la démocratie, la justice, la paix ». Et c’est en masquant leur visage que les indiens « invisibles » deviennent visibles pour la société mexicaine et le monde entier. Les rebelles ont choisi la date du 1er janvier 1994 pour se soulever car elle coïncide avec l’entrée en vigueur de l’ALENA, le traité de libre-échange entre les Etats-Unis et le Mexique. Dans la jungle mexicaine, les zapatistes font front contre la mondialisation et le néolibéralisme. Ils veulent changer le monde sans prendre le pouvoir. Ils revendiquent une organisation horizontale avec des communes autogérées. L’expérience zapatiste inspire les manifestations de 1999 à Seattle et dans les années 2000 l’altermondialisme.
Aujourd’hui, trente après, les communautés du Chiapas sont confrontées au crime organisé et contraintes de se déplacer.
La question indigène reste un enjeu majeur en Amérique latine nomment au sujet des problématiques territoriales, identitaires, politiques ou écologiques.