L’essence Balenciaga
Cristóbal Balenciaga (actuellement sur Disney+), The New Look (AppleTV, le 14 février), Kaiser Karl (prochainement sur Disney+), les plateformes mettent cette année la haute couture à l’honneur. Au-delà de l’attrait pour le biopic d’un couturier charismatique - Cristobal Balenciaga, Christian Dior ou Karl Lagerfeld – ces séries explorent les coulisses de la création : la recherche de l’inspiration, l’exigence du travail de l’atelier et la définition d’un style, d’une signature. Cristobal Balenciaga (1895-1972) est le parfait exemple de cette quête obsessionnelle de la perfection, lui, que ses pairs surnommaient « le maître » ou « le couturier des couturiers ». La minisérie espagnole qui rend hommage au créateur basque retrace en six épisodes sa trajectoire à Paris, depuis la création en 1937 de sa maison au 10 avenue George V jusqu’à sa fermeture en 1968, moment où triomphe le prêt-à-porter et où le maestro décide de se retirer. Au fil des épisodes, on apprend comment Balenciaga a transformé la silhouette féminine en la libérant notamment grâce à l’invention de la veste ballon, du manteau oeuf, de la robe tulipe ou de la baby-doll. Le trio de réalisateurs basques José Mari Goenaga, Aitor Arregi, Jon Garaño (Loreak, Une vie secrète, Handia) esquisse aussi le portrait d’un homme énigmatique qui a tant cultivé le mystère, qu’on l’a surnommé le « moine ». Il est vrai qu’il était pieux et fort soucieux du respect de son intimité. Le comédien espagnol Alberto San Juan incarne magistralement la part d’ombre et de lumière du styliste basque qui affirmait rester apolitique aux pires tournants de l’histoire.