ÉVÉNEMENT: AUX FRONTIÈRES DU LUXE
C’ÉTAIT EN AVRIL, À OMAN: Condé Nast organisait sa troisième conférence internationale. Deux jours d’échanges avec les leaders du business sur le thème d’un LUXE INTÈGRE, RESPONSABLE, DOTÉ D’UNE CONSCIENCE… Bref, le luxe de demain.
C’était en avril, à Oman: Condé Nast organisait sa troisième conférence internationale. Deux jours d’échanges avec les leaders du business sur le thème d’un luxe intègre, responsable, doté d’une conscience… Bref, le luxe de demain. Par Sonia Rachline
comment réinventer le luxe à l’heure où, technologie oblige, tout ou presque est disponible à la minute ? Comment le redéfinir, alors que la dimension immatérielle des choses – valeur ajoutée d’âme, d’éthique, d’émotions, d’expériences… – occupe une place de plus en plus essentielle ? Comment le développer au sein de marchés diversifiés et en constante évolution ? Voilà ce dont il fut question en avril dernier, lors de la troisième conférence organisée par Condé Nast International, rencontre au sommet initiée – et orchestrée – par Suzy Menkes, International Editor de Vogue et spécialiste émérite du genre.
L’événement se déroulait à Mascate, capitale du sultanat d’Oman, oasis de douceur, non loin de la légendaire route de la soie. Lieu symbolique? Oui, en cela qu’il est à la fois berceau historique et destination touristique en pleine expansion, parfaite charnière entre le toujours et le maintenant.
Entre monts rocheux et eaux azurées du golfe d’Oman, au sein du somptueux Shangri-La Barr Al Jissah Resort & Spa, le rendez-vous regroupait une quarantaine d’intervenants devant un public de quelque 450 auditeurs de 35 nationalités différentes. Au programme: échanges, réflexions et témoignages de haut vol. Où le couturier Elie Saab a raconté la singulière excellence du savoir-faire libanais, où Alessandro Sartori, directeur artistique d’Ermenegildo Zegna, a encensé l’irremplaçable humanité du fait main, où des personnalités telles que Lapo Elkann, Sophie Hackford (tech experte), ou encore Stefan Siegel (Not Just a Label) ont défendu les technologies du futur, luxe de temps, de service, de connivence… Où Alber Elbaz et Frédéric Malle ont décrit l’éternel pouvoir d’évocation du parfum, où nombre de joailliers ont rappelé la nécessité pour un bijou de posséder une dimension affective… Où blogueurs et e-entrepreneurs aux milliers de followers ont mis d’accord l’ensemble des convives sur un point fondamental: la conscience et l’exigence, aujourd’hui, sont avant tout celles du consommateur. Ici, ailleurs ou plus loin, il n’est plus seulement roi, mais penseur et acteur. Autrement dit, il ne suffit pas de le servir, mais aussi et surtout de l’estimer à sa juste valeur : celle d’un humain du xxie siècle.