VOGUE France

Brigitte Bardot

- (Arthur Dreyfus)

Petit animal fragile outre le fait d’avoir eu la carrière la plus courte et la plus sensuelle du cinéma français, BB aura réussi, pour l’éternité, à associer son nom à la défense des animaux. Comment expliquer cette passion, transformé­e en une vocation? De deux manières. Pour commencer, on remarquera que dans l’Histoire, peu de femmes auront été autant guettées, surveillée­s, admirées, pourchassé­es par des hommes que Brigitte – qui, dès l’adolescenc­e, faisait déjà la couverture du magazine Elle, encouragée par sa mère, amie d’Hélène Lazareff. Mais aussi par son père, passionné de cinéma, qui passa son temps à filmer ses enfants, en leur demandant de se donner en spectacle. Dans l’enfance, Brigitte connaît le destin qu’on réserve aux animaux les plus mignons. Lorsqu’à 15 ans, elle veut ouvrir la cage et s’envoler avec Roger Vadim, on l’en empêche. Dans les années qui suivent, Bardot connaît le destin qu’on réserve aux animaux exotiques; recluse derrière les volets de son zoo pour échapper aux flashs des touristes-paparazzi. On a souvent écrit, ce sera la deuxième explicatio­n, que la jalousie et la course au profit, que les fausses valeurs – ou trop humaines – du vedettaria­t l’avaient poussée à se couper du monde, à préférer la sensibilit­é pure et sans calcul de ses frères animaux. Mais si la vérité était ailleurs? Et si BB (phoque), dès le départ, avait été un petit animal qui n’aspirait qu’à vivre, à virevolter, à aimer ? À 18 ans, c’est sans le moindre enthousias­me qu’elle accepte son premier rôle au cinéma aux côtés de Bourvil. Son premier collier autour du cou.

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