VOGUE France

Retour en enfance

Petite immersion dans les souvenirs de la top EVA HERZIGOVA.

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e pays de votre enfance ? L’ex-Tchécoslov­aquie, qui s’est métamorpho­sée et s’appelle République Tchèque depuis la chute du communisme, deux mois après mon arrivée à Paris. Le métier que vous vouliez exercer, petite ? Tout ce que je savais, c’est que je ne voulais pas faire un métier réglé sur l’horaire 9 h-17 h. Je crois que j’imaginais être une éternelle étudiante. J’avais envie d’apprendre. La meilleure chose que vous aient transmise vos parents ? Leur confiance, qu’ils m’ont accordée quand j’étais très jeune. Ils savaient que je m’en sortirais toujours… Quand j’avais 4 ans, mon père m’a jetée dans la piscine en me disant : «Nage !» J’ai essayé de ne pas me noyer et d’atteindre le rebord. Non que ça lui fasse plaisir, il m’a alors rebalancée en disant «nage correcteme­nt». Je sais que ça semble abominable. Ma mère ne pouvait pas voir ça. Mais il m’a appris que la force mentale peut rendre capable de bien des choses. Votre matière préférée à l’école ? La physique. Je savais que le prof m’aimait bien. Votre plus mauvaise note ? Je les ai toutes eues, je crois. Votre livre de chevet de petite fille ? Le Livre de la jungle, de Rudyard Kipling. Le jouet que vous ne lâchiez pas ? Mes crayons de couleur. Le film que vous regardiez en boucle ? Tous les dimanches, je regardais des films des années 20, 30 ou 40 qui passaient à la télé. Brillants, élégants, pleins d’humour pince-sans-rire… Le lieu de vacances que vous préfériez ? N’importe où, tant que c’était nouveau pour moi. Votre coquetteri­e de petite fille ? Vouloir être différente des autres dans ma manière de m’habiller. Je cousais mes propres vêtements, du coup. Votre plus beau cadeau d’anniversai­re ? Un kit de constructi­on de montgolfiè­re, qui devait faire 50 cm de haut. J’ai passé des heures à coller et visser… Ce qui fait qu’on pouvait devenir votre copine ? J’ai toujours été celle qui devenait amie avec les enfants d’autres classes ou ceux qui étaient un peu laissés de côté. Je n’appartenai­s à aucune sorte de club, si vous voyez ce que je veux dire. Votre premier baiser ? J’avais 7 ans. J’étais en train de patiner et un garçon que j’aimais bien a fait semblant de me tomber dessus. Une fois à terre, il m’a fait un smack sur les lèvres. J’étais aux anges ! Votre plus grosse bêtise ? Un truc de peste… J’avais 14 ans et je savais que j’allais être appelée au tableau par le prof de physique dont j’ai déjà parlé plus haut. Comme je n’étais pas bien préparée, j’ai mis un T-shirt très fin ce matin-là, presque transparen­t… J’ai peu parlé pendant l’interro, mais j’ai eu une très bonne note. L’enseignant­e de chimie a compris le stratagème et m’a envoyée me rhabiller chez moi. Et j’ai raté le reste des cours de la journée… La personne qui vous fascinait le plus, à l’époque ? Michael Jackson. Ma soeur avait des posters de lui dans sa chambre. Je voulais le même look que lui : la veste en cuir, la ceinture cloutée, les chaussures brillantes… Rien qu’on puisse trouver là où je vivais, à l’époque. Votre madeleine de Proust ? Les cerises. Ça me ramène au jardin de mon grand-père… La journée de votre enfance que vous aimeriez revivre ? J’ai toujours recherché l’attention de ma soeur, qui était plus âgée et me regardait à peine. Mais je me souviens d’un jour d’été où on était allongées dans un champ toutes les deux, à nous faire des couronnes de fleurs et à rire… Ce que vous reconnaiss­ez de vous, petite, dans vos enfants ? Vu que j’ai toujours été un garçon manqué, je ne suis pas désarçonné­e par l’énergie de mes trois fils…

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