QUESTIONS DE STYLE: LENNY KRAVITZ
Après vingt and de carrier, son nouvel album, «Raise Vibration», confirme sa place de choix au sein de la scène rock actuelle. Toujours aussi sexy et d’une allure assez folle, entre rock’n’roll, funky attitude et hippie-chic, le musicien américain répond
Après vingt ans de carrière, son nouvel album «Raise Vibration» confirme sa place de choix au sein de la scène rock actuelle. Toujours aussi sexy et d’une allure assez folle, entre rock’n’roll, funky attitude et hippie chic, le musicien américain répond aux 17 questions style de Vogue Paris. Par Sophie Rosemont
C’est quoi, l’élégance ? L’authenticité. La soul attitude. Quelqu’un qui est fidèle à ce qu’il est, qui reste sincère. L’incarnation du style à vos yeux? Ma mère. Elle avait, en plus d’un bon goût vestimentaire, une belle âme. Et ses amis artistes, acteurs, étaient tous vraiment funky. Les voir évoluer autour de moi dans les années 70, où les looks étaient très forts, très visuels, m’a beaucoup influencé. Et celle du mauvais goût ? Ces artistes qui, sur tapis rouge, sont engoncés dans des vêtements que leur styliste a choisis pour eux. On ne peut être élégant qu’en étant effortless. Il faut posséder un flair naturel… Le fétiche de votre dressing ? Une chemise qui a appartenu à John Lennon. Un jour, j’étais chez Yoko Ono et c’était mon anniversaire. Elle m’a emmené dans une pièce remplie des vêtements de John et elle s’est arrêtée devant une disco shirt. «C’était l’une des préférées de John! Je te l’offre.» Je l’ai portée une fois sur scène, en chantant Always on the Run avec les Guns’N’Roses au Parc des Princes, en 1992… Qui est la rock star la mieux habillée de tous les temps ? Il n’y en a pas une, mais deux ! Jimi Hendrix, dont le style hobo était unique au monde, et David Bowie, qui s’est réinventé une silhouette à chaque album. Votre pièce favorite ? Une veste en daim. C’est facile à mettre, version chic ou décontractée, on peut la teindre, la porter avec une chemise ou rien en dessous… Ce que vous ne pourriez jamais porter? Des matières synthétiques. D’après vous, qu’est-ce qui rapproche musique et mode ? L’image nourrit le son, l’aide à déployer sa personnalité. D’ailleurs, les meilleurs musiciens du monde ont toujours eu un style incroyable, de Duke Ellington à Miles Davis… Quels créateurs vous impressionnent ? Pour les pionniers : Saint Laurent, Gabrielle Chanel, Dior. Aujourd’hui, Rick Owens qui a su construire sa propre esthétique. La pièce la plus extravagante de votre dressing ? En ce moment, c’est un bonnet façon Bob Marley… assez voyant. En matière de mode, quel est votre fournisseur officiel ? Les friperies du monde entier. Et je fais aussi faire mes propres vêtements, d’après mes dessins. Quel est le comble du luxe, selon vous ? Le temps. Le parfum auquel vous êtes fidèle? Tobacco Vanille de Tom Ford est l’une des rares fragrances commercialisées que j’aime porter. Le bijou qui ne vous quitte jamais ? Je collectionne les bijoux africains et indiens, mais je ne sors jamais sans mes boucles d’oreilles et mon piercing au nez. Hormis si on me le demande sur un plateau de tournage, rien ne me fait les enlever ! Avec quelle personnalité de la mode aimeriez-vous dîner ? Yves Saint Laurent. J’aurais adoré discuter avec lui. C’était un surdoué. Il a libéré la femme, il a fait défiler beaucoup d’Africaines… Un coup de coeur récent ? Une paire de lunettes de soleil Chanel, vintage bien sûr. Finissez cette phrase de Coco Chanel: «Pour être irremplaçable, il faut être…» Original. Il n’y a rien de pire que de ressembler aux autres.