LE MONDE DE LOU

Dorothy Parker et Cat Power, Gus et Mitsouko, Setsuko Hara, secrets de famille et Étienne Daho... Close-up sur l’univers sentimental, amical et artistique de Lou Doillon.

MON PARFUM

«Ado, je piquais pas mal Shalimar à ma mère jusqu’à ce que mon père m’emmène chez Guerlain et m’offre l’Heure Bleue. Au bout d’un moment, j’en ai eu marre que les chauffeurs de taxi me disent, “Ça sent ma mère”… Je suis passé à Vol de Nuit, que j’aime au fond plus pour son nom que pour son jus, et qui ne me va pas si bien que ça. C’est à partir de là que j’ai découvert Mitsouko auquel je suis fidèle depuis. Comme Mitsouko ne se vend pas partout, pas même dans les aéroports, ce n’est pas un best-seller, donc enfin, quand j’arrive dans une pièce ou que je la quitte, on dit désormais : “Ça sent Lou”. L’idée de laisser une empreinte olfactive me plaît bien.»

EGON SCHIELE

«Je suis frappée par le trait vif et violent, le corps malmené, torturé, déconstruit comme cet autoportrait de profil, les positions insolites, la nudité crue et l’usage des couleurs franches sous la peau. Il m’est difficile de choisir un dessin plus qu’un autre tant je les aime tous. Et puis il y a aussi cette liberté du geste, ce parti pris de ne pas finir l’oeuvre, de laisser un bras sans main, une jambe inachevée. Ça le signe instantanément.»

MES BIJOUX

«Longtemps j’aimais et je portais des bijoux fins, délicats, fragiles. Plus ça va, plus j’ai des armes de guerre sur les mains! Ce sont mes talismans. Signés Elie Top, Delfina Delettrez, Charlotte Chesnais, Chloé, Harumi Klossowska.»

LES PLUMES

«J’écris au stylo à plume et je dessine à la plume sur plein de carnets Moleskine. J’aime le son de la plume sur le grain du papier, l’odeur de l’encre et, visuellement, sa brillance qui matifie en séchant. Il y a quelque chose de magique. Plus ça va, plus j’opte pour des plumes aussi fines qu’un cheveu, que je me procure au Japon chez Tokyo Hands. J’y fais de véritables razzias.»