VOGUE France

QUESTIONS DE STYLE: OSLO GRACE

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Repéré sur les podiums de Gucci et Moschino, à l’affiche de ce numéro sous l’objectif d’Alasdair McLellan, Oslo Grace est un spécimen rare. Écorce androgyne, caractère affirmé, ce jeune Californie­n basé à New York est l’incarnatio­n du genre neutre, individual­ité corsée hostile à se définir homme ou femme. Il défile d’ailleurs avec une aisance spontanée tant lors des collection­s masculines que féminines, et rêverait même de chalouper en haute couture. Très actif, notamment sur son compte Instagram, le jeune mannequin vise à normaliser le sentiment de différence et encourage la confiance en soi.

Quelle est la pièce la plus extravagan­te de ton dressing ? Après avoir travaillé pour Gucci, le client le plus important de ma jeune carrière, je me suis acheté une paire de chaussures Gucci, justement. Des claquettes blanches agrémentée­s d’une boucle dorée. Histoire d’honorer cette complicité. Quel est ton objet, vêtement ou accessoire fétiche ? Ma mère m’a récemment donné la montre que mon père lui avait offerte le jour de leur mariage. J’ai la sensation de porter leur histoire à mon poignet. Une histoire tellement riche, passionnée, dévastatri­ce… Quelle est ta définition de l’élégance ? Être soi et se comporter de telle sorte qu’on ne t’ignore pas. Exhaler un magnétisme subtil qui attire l’attention de la manière la moins prétentieu­se qui soit. Ce que tu ne pourrais jamais porter ? Un long cargo short. L’incarnatio­n du style à tes yeux ? Le style dépasse la question du simple vêtement. Il relève de l’éclat de tes actes, et bien sûr des fringues que tu choisis. J’avais récemment une réunion de travail dans le lobby d’un hôtel et j’ai vu Jason Momoa, visiblemen­t lui aussi dans un meeting important à quelques mètres de moi. Tout le monde était sur son trente-et-un pour l’occasion et lui était pieds nus. Quel est le comble du mauvais goût ? Quiconque porte sur la tête une casquette tatouée du slogan «Make America Great Again». Le comble du luxe ? Au hasard, pas très original, je dirais les hôtels Aman. Quel est ton fournisseu­r officiel? Val Kristopher est ma tocade du moment. Pour quel vêtement ou accessoire craques-tu systématiq­uement ? Boots, boots, boots. Quel vêtement souhaitera­is-tu éradiquer ? J’éradiquera­is volontiers le style souvent incohérent des bêtes de mode. Même si j’ai pu l’être un petit peu moi aussi. Elles se concentren­t sur une pièce, une marque, un logo et ont tendance à oublier l’harmonie de l’allure dans son ensemble. Ça peut provoquer une grande cacophonie. Quel parfum trouves-tu enivrant? Si je te répondais, je dévoilerai­s les parfums de mes amours passées… Quel bijou ne te quitte jamais ? Ma bague de classe, que j’ai depuis le lycée. Elle n’a pas une valeur marchande incroyable mais elle symbolise pour moi un «great deal». Avec quelles personnali­tés de la mode aimerais-tu dîner ? Vivantes? Edward Enninful ou Adwoa Aboah. J’ai entendu qu’Adwoa et moi avons visiblemen­t beaucoup de choses en commun. À qui aimerais-tu emprunter son pull ? Je ne porte pas vraiment de pull mais disons que j’irais faire un petit shopping dans le dressing de mon père. Finis cette phrase de Coco Chanel : «Pour être irremplaça­ble, il faut être…» Pour être irremplaça­ble, il faut être authentiqu­ement soi sans s’excuser d’être authentiqu­ement soi.

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