Polished
Son nom : Magda Butrym. Son talent: maîtriser suffisamment l’art du décalage pour rendre follement moderne une mode à la féminité presque vintage et au savoir-faire, comme elle, 100% polonais. Le monde adore.
C’est l’histoire d’une mode qu’on regarde à deux fois, parce qu’il faut bien ça pour en saisir toute la singularité. Au premier coup d’oeil, on voit une robe drapée, un trench, une veste de soirée. Au deuxième, on comprend pourquoi on avait vaguement l’impression d’un truc qui cloche (ou du moins, qui change): il y a toujours un volume qui dénote, une carrure démente, une asymétrie, une découpe bizarroïde, un détail en plumes sorti d’on ne sait où, des franges six fois plus longues que prévu… C’est tout le piquant de l’affaire, cette manière dont Magda Butrym donne du chien à ce qui, sans ça, ne serait qu’une simple revisite de l’arsenal vintage de la féminité – qui est, du reste, présent au complet, de la dentelle au plumetis, du satin aux broderies de perles. «Je me place indiscutablement du côté du féminin, du sensuel, du romantique, mais j’essaie d’équilibrer le tout pour que ça reste raisonnable», résume la créatrice née en Silésie au milieu des années 80, qui a fondé sa marque à Varsovie en 2014. Primordial, ce contexte polono-polonais ? «Disons que je me rends bien compte que quelque chose de purement polonais affleure dans mes collections, sans que j’en sois consciente quand je dessine. Une attitude, une vision de la femme, un raffinement particulier, une volupté qui n’est jamais provocante. Et puis, pour parler plus concrètement, mes collections font la part belle