RENDEZ-VOUS
Par Olivier Lalanne, avec Jérôme Hanover, Olivier Granoux et Charlotte Lipinska
tout juste entré sous la coupole de l’académie des BeauxArts, le sculpteur Jean-Michel Othoniel s’apprête à investir de nouveaux ateliers. L’ancien pensionnaire de la Villa Médicis, dont les oeuvres en verre instaurent un dialogue entre les espaces, les époques, les cultures, a trouvé un espace gigantesque à l’échelle de ses créations. Qu’est-ce que La Solfatara ? C’est le nom que j’ai donné à mes nouveaux ateliers. La Solfatara est un volcan près de Naples, où j’ai fait mes premières expositions. C’est un lieu mythologique, beaucoup d’écrits à différentes périodes de l’histoire de l’art lui font référence, Pasolini y a tourné des films… La question de l’atelier pour un sculpteur, c’est une contrainte de vie! La sculpture, c’est lourd, il faut des espaces pour stocker les oeuvres. C’est donc une contrainte qui grandit au cours des années. Aujourd’hui, je travaille avec un studio important, quatorze personnes. Je cherchais depuis plusieurs années des ateliers à l’extérieur de Paris pour pouvoir regrouper mes équipes dispersées dans plusieurs lieux. J’ai eu le coup de foudre pour ces halles sublimes, à la porte de Montreuil, dans leur jus XIXe siècle, en briques rouges et structure Eiffel, qui étaient à l’origine un atelier de métallerie. Un atelier de métallerie, comme un clin d’oeil à votre travail ? Oui, je travaille beaucoup avec les métalliers quand je construis mes oeuvres. C’est la partie cachée de l’iceberg: la structure qui sera ensuite habillée de perles de verre. Que va-t-il se passer dans ce lieu ? À un moment donné, c’est l’espace qui décide pour vous. Je voudrais réactiver ce que j’aime faire, travailler avec des artistes dans d’autres domaines, des chorégraphes, des metteurs en scène, d’autres sculpteurs, inviter des écoles…