VOGUE France

CHEVEUX EN FLEURS

- Chemise, Valentino. Cheveux volumisés avec la Mousse Végétale Style René Furterer. Assistante réalisatio­n Livia Rossi.

Les soins capillaire­s misent sur le végétal, pour un cheveu plus nature, plus sain, plus vrai. Mise en scène florale par Damien Boissinot, hair stylist. Par Frédérique Verley, Mélanie Defouilloy et Carole Sabas, photograph­e Chris Colls, réalisatio­n Virginie Benarroch

Par Frédérique Verley, Mélanie Defouilloy et Carole Sabas. Photograph­e Chris Colls. Réalisatio­n Virginie Benarroch. Coiffure Damien Boissinot pour René Furterer. Maquillage Stéphane Marais.

Courant d’hair

Après des génération­s addictes aux traitement­s intensifs et aux brushings de tapis rouge, les Américaine­s entrent enfin en rébellion. Comme leurs formules de peau bio ou leurs régimes aux superfood, elles plébiscite­nt désormais des soins pour cheveux 100% naturels. Les salons de Manhattan et de Beverly Hills ont été les premiers à repérer le changement. «En entrant, les jeunes filles ouvrent carrément leur Instagram et affichent leurs selfies, pris à la sortie du cours de yoga, avec des filtres qui éclairciss­ent, saturent, irradient, et me réclament le même effet sur leurs cheveux», s’amuse un pro de Rodeo Drive. «Un halo vibrant, un glow autour de leur “vrai moi”, et pas de souci pour les mèches qui dépassent.» Depuis quelque temps, cette tendance naturelle touche toutes les communauté­s aux États-Unis. «Non à la coloration!» revendique­nt les quadras sexy sans artifice, «non au défrisage!» assument les beautés ethniques fières de leur héritage. L’explosion du cheveu «nappy» (naturel-happy) est le plus beau témoignage de la révolution en cours, dans les rues ou sur les réseaux. À l’inverse, tout effet anti-naturel (brillance feinte à coups d’aérosol ou coloration avec des pigments douteux) relève désormais de la faute de goût.

Soins green

Les répercussi­ons sur les produits n’ont pas traîné. À quoi bon éliminer les parabens des skincares, s’obstiner à manger «clean», si c’est pour que notre cuir chevelu (super-fin) absorbe des dérivés de pétrole ? Les millennial­s se sont vite rendues sur le site activiste de l’Environmen­tal Working Group pour traquer les «nasty» au rayon capillaire: sulfates ultra-agressifs, conservate­urs toxiques, silicone et sels qui dessèchent. En toute logique, elles ont réclamé pour leur crâne les mêmes avancées technologi­ques que pour leur visage. La notion de pH équilibré a fait son entrée au rayon capillaire, avec des solutions nettoyante­s micellaire­s et des sprays coiffants réparateur­s. Les formulatio­ns bio ont même piqué les recettes des bars à jus, avec des nutriments affichés en gros caractères sur les packagings: huile d’argan + citrouille, coco + marula, avocat + gingembre, huile d’olive + feuille d’ortie… De son côté, si la teinture 100% naturelle reste encore hors de portée, les formules font de grands pas vers des solutions plus «clean». Wella, par exemple, neutralise déjà les traces de métaux dans les cheveux durant la coloration grâce à son nouveau système Koleston Perfect ME +. Dans les labos, les prochains brevets visent à adoucir l’étape de décolorati­on grâce à des formules plus alcalines. À suivre…

La fibre végétale

Chez What The Flower, un salon de coiffure hybride qui fait aussi office de jardinerie, le végétal est omniprésen­t. Plantes accrochées au plafond, étagères couvertes de cactus, formules apothicair­es réalisées minute: dès le premier coup d’oeil, le lieu de Justine Jeannin nous plonge au coeur de la vague green. —Comment est né What The Flower? Les plantes ont toujours envahi mon appartemen­t. Petit à petit, elles sont venues me rejoindre au salon où je n’utilisais déjà plus de produits chimiques, mais des pigments végétaux pour les coloration­s et des huiles essentiell­es pour les soins. — Avez-vous remarqué une évolution vers le 100 % végétal ? Il y a quelques années, les clientes qui optaient pour ce type de soins étaient ciblées et peu nombreuses : personnes enceintes, allergique­s ou sensibilis­ées par des traitement­s médicaux… Aujourd’hui, les femmes ne veulent simplement plus entendre parler de produits chimiques pour leur rituel capillaire. —Un cheveu green se colore et se coiffe-t-il différemme­nt? C’est une façon totalement différente d’envisager la coiffure. En effet, la colorimétr­ie végétale est aux antipodes de celle de la coloration chimique. Pour le coiffage, c’est également une nouvelle préparatio­n de la fibre. Mais comme la matière est beaucoup moins agressée, sa mise en mouvement est nettement plus facile. — Le lien entre fibre capillaire et végétale ? Dans les deux cas, il faut tailler et hydrater !

Herboriste­rie capillaire

Imaginé par Christophe-Nicolas Biot, l’Atelier BioT est un salon lui aussi dédié à la coloration végétale et au soin naturel du cheveu, où les effluves de plantes et d’huiles essentiell­es nous propulsent illico dans un jardin luxuriant. On retrouve aussi dans ce concept-store 100 % vegan tout ce qu’on aime : jus d’herbes, granules de plantes, tisanes, maquillage minéral et vernis bio. L’Atelier BioT, 51 galerie Vivienne, 75002 Paris. Tél. 0140280950.

Dans le sillage des cosmétique­s organiques, les soins pour cheveux misent désormais sur le végétal pour rendre tout son panache et son authentici­té à la fibre capillaire. Mise en scène florale par Damien Boissinot, hair stylist.

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