MOOD
Focus sur les tendances de la saison.
pour expliquer la démarche de la marque de bijoux qu’il a fondée avec Diana Widmaier Picasso, Roy Sebag commence par vous parler éléments chimiques et tableau périodique, dureté du métal et propriétés physiques. On est plutôt subjugué en l’écoutant. Même si ça demande beaucoup de concentration et qu’on ne comprend pas tout. «C’est une mission d’éduquer les gens sur le métal», assure-t-il. Métal? Ah oui, c’est vrai, on parlait or et platine. Pour résumer un peu, Mené, c’est une histoire d’or pur. C’est-à-dire d’or 24 carats. Ça nous parle assez peu en Occident où, pour des raisons culturelles, commerciales, techniques, tout le marché du précieux métal et la production joaillière se font avec un alliage d’or et de cuivre que l’on appelle «or 18 carats», c’est-à-dire fait de 75 % d’or seulement. «Le cuivre ou l’argent (que l’on retrouve dans l’or blanc, ndlr) s’oxydent!», s’insurge notre puriste. Et c’est vrai que l’intensité du jaune de l’or 24 carats est incomparable. Mené, c’est donc une histoire de retour aux sources : le métal tel qu’on le trouve dans la nature. En découle toute une philosophie : le métal est précisément sourcé (ce qui est plus difficile pour les pierres qui sont donc exclues des collections), les bijoux sont vendus au poids de l’or réel, mis à jour quotidiennement selon son cours; si l’on veut les revendre, Mené les rachète, au cours du jour également. Bref, l’or redevient une monnaie d’échange, comme il y a quatre mille ans, lorsque les Araméens utilisaient le mot «mene» comme unité de poids pour les transactions.
Aux multiples charms, pendentifs ou anneaux que la marque propose sur son site exclusif de vente – dessinés par Diana Widmaier Picasso et Sunjoo Moon – s’ajoute maintenant un principe évolutif de collection, «Mené x». L’idée est de donner carte blanche à des artistes de différents horizons pour s’exprimer autour des valeurs de la marque: l’authenticité, la pureté, l’artisanat… et, bien sûr, en 24 carats. Les premiers invités sont les photographes Inez van Lamsweerde et Vinoodh Matadin, grands habitués des séries de mode de Vogue. Pour Mené, ils ont imaginé une bague et un pendentif qui semblent être d’antiques pièces de monnaie. Monnaie, money, Mené : appréciez la proximité sonore… Trois motifs simples, un peu ésotériques, s’inscrivent dans un cercle artisanalement imprécis: un I en creux, un V en relief et une étoile gravée, ce sont les initiales des créateurs et une référence à leur fils, Charles Star. Comme une façon de célébrer l’amour et l’unité de leur famille. Une simplicité du design et de l’expression qui fait résonner la démarche de la marque, même si les explications de Roy Sebag avaient semblé un peu ardues.