Le soleil à découvert
Par Frédérique Verley et Mélanie Defouilloy. Photographe Alique. Réalisation Célia Azoulay.
Maquillage Estée Lauder avec le fond de teint Futurist Aqua Brilliance SPF 20/PA +++ Warm Vanilla, le mascara Pure Color Envy Lash Black et, sur les lèvres, le Pure Color Love Wet Watermelon. Chapeau Chanel.
Parce qu’elle participe au bon fonctionnement de l’organisme tout entier, l’ EXPOSITION SOLAIRE peut être apprivoisée pour que nos cellules l’utilisent à bon escient. À tel point qu’on parle désormais d’hygiène de lumière. La marche à suivre, en prévision de l’ ÉTÉ. Photographe produits Bastien Gomez.
Avancées chronobiologiques
Les chercheurs sont en train de se rendre compte que notre horloge biologique (synchronisée par la lumière) est au coeur du fonctionnement optimal de l’organisme tout entier. On trouve des horloges périphériques dans tous nos organes : coeur, poumons, foie, reins, cervelet, lobe frontal… «Presque toutes les fonctions biologiques sont soumises à ce rythme», vient d’annoncer l’Inserm. C’est valable pour la régulation de l’humeur, de la mémoire, de la cognition, de la production d’hormones, en plus du sommeil. Même le rythme des divisions cellulaires est couplé à celui de l’horloge interne. Et tout dérèglement (par manque ou décalage d’exposition à la lumière) peut avoir un impact sur notre santé avec, à la clé, des pathologies cardiovasculaires, immunitaires, des troubles du sommeil, des altérations des fonctions cognitives, de l’humeur, de l’anxiété, une dépression, voire un cancer…
Hygiène lumineuse
On commence même à parler d’«hygiène de lumière», au même titre que d’hygiène alimentaire. «En activant les mécanismes biologiques, la lumière permet une vigilance et un fonctionnement cognitif optimal dans la journée», explique-t-on à l’Inserm. On pensait jusqu’ici qu’il fallait s’exposer à des niveaux de lumière supérieurs à 1000 lux, pour avoir un résultat. «En activant la plupart de nos mécanismes biologiques, la LUMIÈRE permet une vigilance et un fonctionnement cognitif optimal dans la journée.» Des études récentes montrent que quelques dizaines de lux suffisent, et que l’effet sera d’autant plus important qu’elle est riche en longueurs d’ondes bleues. La fameuse lumière bleue des smartphones, ordinateurs et téléviseurs, est 70 fois plus active sur nos récepteurs rétiniens que la lumière blanche d’une lampe. Voilà pourquoi les chercheurs recommandent d’arrêter toute exposition une heure avant d’aller se coucher. Profitons donc des beaux jours pour nous resynchroniser intégralement en faisant le plein de lumière naturelle.
Dompteurs de lumière
Les prouesses formulatoires des solaires 2019 résonnent de concert avec nos cellules pour mieux assimiler les bienfaits du soleil. —1. Parasol cellulaire Pour en finir avec la superposition d’actifs, ce fluide, façon poudre de soleil, combine une triple protection (antioxydante, anti-inflammatoire, ADN), avec des agents hydratants et boosters de mélanine. Bronz Repair Sunkissed, Esthederm, 68 €. —2. Façon bonbon Addictif à regarder, ce stick translucide dépose un voile à la surface de l’épiderme qui piège 100 % du spectre lumineux. Sun Secure Easy Stick SPF50 +, SVR, 9,90 €.
—3. Capeline griffée Une texture divine qui distille ses précieux actifs hydratants et protecteurs + un parfum totalement addictif aux fleurs polynésiennes = le solaire le plus chic de la saison pour parader safe au soleil. Protection Visage SPF30, Dior Bronze, 35,50 €.
—4. Calmant végétal Une fiole XS blindée d’antioxydants – vitamine C, thé vert, extrait de fougère, acide hyaluronique – qui neutralisent, en fin de journée, coups de chaud et irritations dues à l’exposition. Phytoactive Anti-Oxydative Ampoules, Royal Fern, 160 €.
—5. Amplificateur solaire Quelques gouttes dans la crème de jour ambre la peau incognito. Merci à la DHA issue du blé et du sucre de betterave, doublée ici d’un précurseur de mélanine, pour un hâle plus vrai que nature. Adaptive Tan, Oskia, 82 € (chez Oh My Cream).
—6. En apnée À toutes les healthy girls fans de sports nautiques, Sisley dédie ce stick solaire waterproof qui glisse sur les zones fragiles du visage pour les dorer en douceur et préserver l’intégrité de l’ADN cellulaire. Super Stick Solaire Teinté SPF50 +, Sisley, 80 €.
«La lumière du soleil entraîne la production de neuro-hormones de bien-être. En plus de recharger nos batteries PHYSIQUES et MENTALES , ces neuro-hormones régulent également l’appétit et diminuent l’envie d’aliments gras et sucrés.» —Virginie Couturaud, directrice scientifique Esthederm
Des solaires en phase avec la mer
En juillet 2018, Hawaï a été le premier pays à interdire la vente de solaires contenant les filtres oxybenzone et octinoxate, hautement nocifs pour les fonds marins. Aujourd’hui, la Floride et la Californie songent elles aussi à franchir le cap. Alors, même si certains scientifiques avancent que l’impact des filtres solaires sur les coraux est relativement faible au regard de la pollution globale et du réchauffement climatique, on ne peut s’empêcher de saluer l’initiative. Dans leur sillage, les marques imaginent cette saison une pléiade de soins éco-friendly. Chez Clarins, les nouvelles formules concentrent le meilleur de la science et des plantes pour protéger la peau et les coraux. Olivier CourtinClarins a même été récompensé par le prince Albert II de Monaco pour ses travaux en faveur de la protection des océans (en photo, Compact Solaire Minéral SPF30, 37 €). Chez Caudalie, seuls 4 filtres ont été retenus (contre 7 à 9 habituellement) pour une protection intelligente et labellisée «Ocean Protect» par l’Institut Méditerranéen de Biodiversité et d’Écologie (en photo, Huile Solaire Sublimatrice SPF30, 23,70 €). Pour finir, Ren signe un solaire clean sur toute la ligne : avec une formule sans filtre à controverse + un emballage respectueux de la planète (en photo, Clean Screen Mineral SPF30, 34 €).
Acides aminés soleil friendly
À l’image des algues et coraux qui se protègent des UV en synthétisant des acides aminés de type mycosporine, les dernières crèmes solaires se lancent elles aussi sur le créneau. Comme l’explique Anne-Sophie Dussert, directrice Recherche et Développement Liérac, «les acides aminés présents à la surface de la peau représentent 50% du facteur naturel d’hydratation. Ils ont un rôle clé dans la barrière cutanée et activent la montée de mélanine. On a donc tout intérêt à les ajouter dans les formules car ils sont déjà métabolisés naturellement, et ainsi sans danger.» L’acide aminé de la saison ? La pro-taurine, obtenue par chimie verte. «Elle capte les radicaux libres générés par les UV et, sous leur action, libère la taurine, indispensable à l’énergie mitochondriale. Ainsi, la taurine stimule l’apport en carburant cellulaire et diminue en prime le stress oxydatif», poursuit Daniel Redoules, responsable Coordination Recherche du pôle médical Eau Thermale Avène. Chez Liérac, on la retrouve dans un stylo contour des yeux pour une innocuité absolue de la zone et un lissage en douceur des micro-ridules (en photo, Soin Protecteur Yeux SPF50, 24,90 €). Chez Avène, associée au pré-tocophéryl, elle fait partie d’un complexe antioxydant pour une double protection contre les radicaux libres générés à la fois par le soleil et par l’activité physique (en photo, Fluide Sport SPF50 +, 17,40 €).
Au bureau aussi
«Comme la lumière est vitale à notre bien-être et que la qualité de la lumière est un facteur essentiel à notre quotidien, il nous a paru nécessaire de reproduire les caractéristiques de celles du jour», résume Jake Dyson, génial concepteur de la lampe Dyson Lightcycle. Premier tour de force par rapport aux lampes de luminothérapie classiques: grâce à un algorithme unique, elle est capable de reproduire la bonne luminosité en fonction de l’heure de la journée et de l’endroit où l’on se trouve sur la planète. Deuxième tour de force, une technologie d’échangeur thermique, empruntée aux satellites, permet de conserver la qualité de la lumière pendant 60 ans, sans se dégrader avec le temps. Disponible en 2 formats Desk et Floor. dyson.com «Il est prouvé aujourd’ hui qu’un MANQUE DE LUMIÈRE peut entraîner anxiété, pathologies immunitaires ou cardio-vasculaires».
La chute du régime Aux États-Unis, la minceur est devenue un sujet totalement rétrograde. Une nouvelle génération de filles,
RADIEUSES et ÉPANOUIES , signent un pacte de paix avec leur silhouette, pour partir vers d’autres conquêtes. Par Carole Sabas. Photographe Alique. Réalisation Célia Azoulay. «Se différencier sur les réseaux sociaux, par ses ENGAGEMENTS et sa PERSONNALITÉ, est devenu un sport de compétition. Dans ce contexte, l’obsession minceur voit fondre sa légitimité.»
Body Positivity
La tendance du No Regime a émergé avec la génération Instagram. Plus obsédées par les artistes pop que par les actrices d’Hollywood, les post-ados se sont mises à idolâtrer les talents qui s’affichaient sans retouche Photoshop. Des personnalités comme Beyoncé, Kim Kardashian, Lady Gaga ou Cardi B ont réussi à glisser plus d’authenticité et de variété dans les médias sociaux. Certes, les anges Victoria’s Secret continuent à accumuler les abonnées avec leurs abdos ciselés en temps réel. Mais les Ashley Graham et Paloma Elsesser ont gagné un statut de superstars qui n’a plus rien à leur envier. Ambassadrices de la «body positivity», elles ont pulvérisé les frontières étroites de l’élégance traditionnelle. Propulsées par leur charisme, elles sont devenues les porte-parole d’une génération d’aspirantes entrepreneuses et d’activistes féministes sans tabou.
Gagner en énergie plutôt que mincir
«Être vibrante, radieuse, énergétique: voilà le nouveau standard de beauté», confirme Melissa Doft, chirurgienne plasticienne dans l’Upper East Side à Manhattan. La silhouette parfaite est passée d’une taille 36 aux modèles les plus variés. «Même la notion de justes proportions, avec des règles comme “la taille doit être plus fine de 25 centimètres que les hanches” est en voie de péremption», remarque un agent de mannequins. Les «likes» sur les médias sociaux récompensent aujourd’hui les femmes de tous gabarits, au lifestyle consciencieux et généreuses en conseils éclairés. Les programmes alimentaires kéto et paléo, toujours très suivis aux États-Unis, visent moins aujourd’hui à perdre du poids qu’à maintenir le plein d’énergie. Plutôt que les bootcamps brûleurs de calories, les nouveaux sports célèbrent les pratiques mind body, douces pour les articulations et l’humeur. La beauté se fait holistique. Les experts sportifs insistent désormais sur la phase de «récupération». Dormir, se relaxer, stretcher sont aussi importants que se sculpter des muscles d’acier. Optimiser sa forme et sa santé pour une vie sans burn-out a pris le pas sur les régimes yoyo. Alors, au lieu de persécuter son métabolisme à coups de brûle-graisses, on chouchoute son système immunitaire avec des jus de légumes, des probiotiques et des champignons adaptogènes.
Une voix plutôt qu’un poids
En parallèle, se différencier sur les réseaux sociaux est devenu un sport de compétition. Les «coachs de vie», un métier qui explose aux États-Unis, dispensent des conseils pour se construire une personnalité exceptionnelle, tant sur les plateformes digitales que dans la vraie vie. S’assurer une réussite à 360°, privée comme professionnelle, a balayé l’idéal à court terme du record sur son pèse-personne. Dans ce contexte, l’obsession minceur voit fondre sa légitimité. Exercer sa voix devient plus urgent que de se dessiner une silhouette de ballerine. «Le corps, le physique, la présentation ne sont plus qu’une composante de sa marque personnelle», analysent les chercheurs en comportements sociaux à l’université de Californie du Sud. Il faut aussi y inclure son style, son job, son humour, sa créativité, ses opinions, ses goûts, sa communauté, ses croyances, ses hobbies… Ce que les plus jeunes appellent «la vibe», et les marketeurs «le comportement». L’objectif, c’est «belle à la fois dedans et dehors», mais avec les meilleurs scores possible en estime de soi. Le futur appartient à celles qui refusent de se laisser intimider.
Après une période de floraux chargés en notes gourmandes, les créateurs, un peu saturés, renouent avec l’odeur primaire de la fleur. «Dans l’esprit des gens, en beauté comme en général, d’ailleurs, le retour à la nature est évident. Le fait d’avoir pris conscience des dommages qu’on lui crée nous fait l’apprécier d’autant plus. Alors je ne sais pas si c’est le meilleur moyen de protéger la nature que de se parfumer avec, mais c’est déjà un bon début», explique Thierry Wasser, parfumeur Guerlain. D’où l’éclosion de parfums frais comme des bouquets issus du jardin qui: 1) reproduisent note pour note les effluves des premières fleurs au printemps, 2) renouvellent de façon très pure le genre floral, maintes fois exploité en parfumerie. D’ailleurs, pour François Demachy, parfumeur-créateur Dior, «les fleurs sont inépuisables! Je ne peux pas concevoir qu’on puisse en faire le tour. Un bouquet floral peut se ciseler à l’infini, surprendre à chaque création, faire briller des tempéraments timides, adoucir des beautés capiteuses… Elles sont l’âme de la parfumerie.»
— Jus botanique Pour la première collection de haute parfumerie Gucci, Alberto Morillas et Alessandro Michele oeuvrent à l’unisson pour créer des senteurs à base de fleurs anciennes, dans un esprit résolument laborantin. Ici, une interprétation de l’iris comme un soliflore, à mixer avec les huiles de la ligne pour un mélange personnalisé.
— Après-midi sur l’herbe Avec, pour brief, le faste des jardins à la française, Mathilde Bijaoui imagine une formule lumineuse mêlant les facettes ambivalentes du magnolia (s’imaginer le peps du citron mixé à la chaleur de la vanille), rendu hyper sensuel par une rose velours. Magnolia Rosae, Maison Lancôme, 100 ml, 150 €.
— Rosée du matin Ce moment suspendu à l’aube, où tout est encore possible, capturé dans un flacon… C’est l’idée derrière ce parfum venant enrichir la roseraie enchantée de Givenchy. Un jus multifacette associant une rose toute douce, un jasmin solaire et une jacinthe d’eau verdoyante : bref, la fraîcheur à l’état pur. Eau de Givenchy Rosée, 100 ml, 80 €, sortie le 3 juin.
— Froissé de pétales François Demachy livre sa propre interprétation de la pivoine, fleur muette, en s’inspirant des étendues aux couleurs éclatantes du jardin botanique d’Isola Madre en Italie. Le résultat ? L’impression de plonger son nez dans les pétales étoffés d’une pivoine qui vient d’éclore, tout simplement. Holy Peony, Maison Christian Dior, 125 ml, 198 €.
— Éden flamboyant On ne présente plus Mon Paris. En voici la déclinaison florale, ingénue et sauvage : un bouquet de fleurs blanches aérien où se côtoient la douceur du jasmin, la puissance du datura et les notes réconfortantes de la fleur d’oranger, dans un tourbillon de fraîcheur. Mon Paris Parfum Floral, YSL Beauté, 50 ml, 87,50 €.
— Jardin zen Inspiré par la splendeur des sakura lors d’un voyage au Japon, Thierry Wasser imagine un parfum comme une «fantaisie du jardin de Kyoto». Une fleur de cerisier poudrée par la violette et le musc blanc, puis vivifiée par la bergamote de Calabre, star de la Guerlinade. Flora Cherrysia, Aqua Allegoria, Guerlain, 75 ml, 75 €.
Balade au jardin Dans le sillage d’un retour à la nature omniprésent, les parfums, aussi purs que les effluves du jardin, remettent la FLEUR au COEUR du sujet. Par Mélanie Nauche. Photographe Alique. Réalisation Célia Azoulay. Nature morte Bastien Gomez.