VOGUE France

Nicola Adams, de tous les combats

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’ . Contre le racisme ordinaire d’abord. Dans les régions minières du nord de l’Angleterre, on la traitait de «noire» dans la cour d’école, elle ne se démontait pas. «Regardez-moi bien, je suis plutôt marron !» Dans sa famille, les sangs se mêlaient, toutes les origines se côtoyaient et Nicola Adams n’a jamais supporté la discrimina­tion. Elle a gardé la tête haute et a choisi la route la plus escarpée. À l’adolescenc­e, elle s’est mise à frapper comme une dingue. Elle a décidé de lutter aussi contre le sexisme et de se tailler une place dans le monde très fermé et très masculin de la boxe. Elle manquait de rivales mais ne s’imaginait pas d’autre destin que celui d’une géante. Son héros était Mohamed Ali, le plus grand des combattant­s, sur le ring comme dans la vie: «J’aurais tellement aimé le rencontrer et lui dire : “J’ai regardé tous les lms sur vous, je vous ai vu devenir champion olympique, et c’est vous qui m’avez donné envie de le devenir à mon tour.”» Elle l’a fait. Elle a milité pour que la boxe féminine soit admise aux JO et a gagné chez elle, à Londres en 2012, dans une démonstrat­ion de folle exubérance. Quatre ans plus tard, elle a décroché une nouvelle couronne à Rio et s’est lancée avec morgue dans le monde de la boxe pro. Sa popularité est telle qu’on a lancé une poupée Barbie à son image. Il lui restait toutefois un combat à gagner: af cher publiqueme­nt son homosexual­ité après s’être épuisée en nuits blanches pour l’annoncer à sa mère. Elle se vit aujourd’hui comme la protectric­e la plus naturelle de la cause gay. Puissante, tenace et modeste. Armée d’un sourire qui fait fondre les Britanniqu­es de tout poil : «Le public l’adore parce qu’elle reste elle-même.»

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