Tarantino Il était une fois
Il fallait bien que ça arrive un jour ! Vingt-cinq ans après la palme d’or de Pulp Fiction, Quentin Tarantino, le cinévore, réalise un film sur Hollywood, l’usine à rêves près de laquelle il a grandi. Il s’y aventure avec son habituelle roublardise en entrant par une porte dérobée, celle des acteurs de séries télé qui couraient après le cachet, enchaînaient westerns et polars et hantaient l’arrière-cour des studios. Leonardo DiCaprio dans le rôle d’une vedette très ordinaire et Brad Pitt, euphorique dans celui de la doublure et de l’homme de compagnie, offrent au réalisateur toutes les occasions de s’amuser avec les références qui ont peuplé sa jeunesse. Dans ses meilleurs moments, Il était une fois à Hollywood est un kaléidoscope jubilatoire dans lequel Tarantino rend un hommage vibrant, mélancolique et drôle à une époque où l’industrie du spectacle alimentait ses fantasmes d’adolescent. Du kung-fu (combat d’anthologie entre Brad Pitt et Bruce Lee) au western spaghetti en passant par les drive-in, les poursuites en voiture et les amazones de tout poil.
Tarantino filme la ville où il a grandi avec un sens aiguisé du détail et se met en tête, une fois de plus, de réécrire l’Histoire et d’en sauver certaines figures grâce à l’innocence et à la toutepuissance du 7e art. C’est aux hippies, à la secte de Charles Manson et à l’assassinat de Sharon Tate, la femme de Roman Polanski, qu’il s’intéresse aujourd’hui. Et le final survolté sur lequel il a supplié qu’on garde le silence a très fortement divisé les spectateurs cannois.