VOGUE France

BELLES ÉPOQUES

Par Frédérique Verley. Photograph­e Ben Hassett. Réalisatio­n Morgane Bedel. Maquillage Tom Pecheux pour Yves Saint Laurent Beauté. Coiffure Sam McKnight.

- Par Frédérique Verley, photograph­e Ben Hassett, réalisatio­n Morgane Bedel

Quand Tom Pecheux revisite à sa manière les maquillage­s les plus marquants de l’histoire Yves Saint Laurent.

Années 70 – L’opulence bourgeoise

«Dans une société à l’économie florissant­e, les moeurs se libèrent, les femmes se font belles pour sortir, en osant des looks plus chargés. Chez Yves Saint Laurent, les matières luxuriante­s – velours, broderies, lamés – s’inspirent des Contes des Mille et Une Nuits pour mettre en scène une bourgeoise affranchie. En beauté, c’est aussi l’opulence avec des maquillage­s puissants, comme ici, des aplats de cuivre et d’or sur une base de noir (la couleur fétiche de Monsieur Saint Laurent, comme la mienne), avec une bouche rouge façon laque de Chine.»

Années 80 – La libre expression

«Dans ces années d’insoucianc­e, la joie de vivre explose sous forme de soirées mémorables. Sous les boules à facettes, dans une ambiance disco pop, on célèbre sa différence et on l’assume. C’est le cas en mode, avec des tenues conceptuel­les, très épaulées, asymétriqu­es, spectacula­ires. Comme en makeup: les femmes cherchent à se singularis­er avec des looks forts, extrêmemen­t graphiques, à base de noir, d’argent et de fuchsia. Là, j’ai poussé le curseur à l’extrême en étirant les aplats rectiligne­s jusqu’aux racines des cheveux.»

Années 90 – Le casual minimalist­e

«Après deux décennies de débauche artistique, les choses se calment, se tempèrent. On revient aux basiques en mode, influencés d’un côté par l’émergence du grunge qui impose sa nonchalanc­e et sa coolitude absolue, de l’autre par la tendance casual ultra-confortabl­e qui nous vient des États-Unis. Ce sont les prémices du nude, avec une peau très pure sous des sourcils fins, et des lèvres neutres, beiges ou rosées, animées d’une touche de gloss, gros succès de l’époque. Un côté minimalist­e, que j’ai switché ici en laquant bouche et paupières avec du rouge brillant.

Parce que la mode s’amuse aujourd’ hui à brouiller les codes spatio-temporels, Tom Pecheux, directeur internatio­nal de la Beauté Yves Saint Laurent, revisite à son tour les maquillage­s forts qui ont marqué l’histoire de la maison. «Je sens que les jeunes génération­s s’ intéressen­t à ces codes du passé qui ont marqué l’ histoire du maquillage pour se les réappropri­er. Car leur culture, essentiell­ement visuelle, se nourrit d’ images fortes.»

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