VOGUE France

L’ASSIETTE ANGLAISE

Jean Imbert, chef adulé des stars, revisite pour «Vogue» le plat signature de la brit’ culture : le fish & chips. «Infectious­ly delicious», sa version addictive, n’en déplaise à Winston Churchill, mérite à jamais sa réputation de «good companion».

- Par Yann Siliec

Jean Imbert, chef adulé des stars, revisite pour Vogue le plat signature de la brit’ culture: le fish & chips. «Infectious­ly delicious», sa version addictive, n’en déplaise à Winston Churchill, mérite à jamais sa réputation de «good companion».

Un simple post sans # d’une tranche de tomate coeur-de-boeuf glanée façon Agnès Varda dans son jardin breton… Et c’est direct une avalanche de coeurs signés à travers la planète par Beyoncé, JR et Pharrell Williams. Jean Imbert a cela d’insolite qu’il affole Instagram autant que la petite lucarne, mettant à feu et à sang les papilles d’une clientèle en or massif assiégeant ses restaurant­s. En plus de déboîter le fourneau à coups de recettes uppercuts, l’ancien vainqueur de «Top Chef» (passé un temps par l’Institut Paul Bocuse, chez Michel Rostang et Antoine Westermann) hume l’air du temps comme personne, jonglant 24/24 de Paris à Miami entre six restaurant­s, dîners privés customisés et caterings stylés pour ses amis du show-biz. Après quinze ans de bons et loyaux services, sa première table L’Acajou vient de se refaire une beauté, rebaptisée pour l’occasion Mamie. Dans ce nom réside la philosophi­e même d’Imbert, Fangio en surface et plutôt humble en creux qui, fidèle à ses racines, mitonne les plats de son enfance et pimpe les recettes de sa vénérée grand-mère. Pour les plaisirs non simulés de Marion Cotillard, Robert De Niro ou tout dernièreme­nt Madonna, Frère Jean se définit lui-même comme un simple messager, animé par l’idée de partage, de transmissi­on, et par l’envie de toujours réunir les personnes qu’il aime autour de sa table. En attendant la parution le 4 novembre de son nouveau livre de recettes

Merci Mamie, le chef devenu le plus cathodique de France s’est mis généreusem­ent au piano, livrant pour Vogue l’ultime recette d’un fish & chips à la fois sulfureux et sidérant, french fries remplacées par des tempuras de légumes, poisson pané pour l’occasion à coups de sarrasin breton. Réconcilia­nt par effet de Manche le plat phare de l’Albion à sa Grande-Bretagne d’affection. À tester derechef, en se remémorant avec délectatio­n la verve inimitable de l’immense critique gastronomi­que Anthony Bourdain: «Your body is not a temple, it’s an amusement park. Enjoy the ride!»

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