le point de vue de vogue

jamais la planète n’a été à ce point au coeur des préoccupations. Celles des jeunes d’abord, fiévreux, résolus et tenaces qui se mobilisent aux quatre coins du monde et grâce auxquels la question de la protection de l’environnement devient enfin audible. On ne remerciera d’ailleurs jamais assez Greta Thunberg, pasionaria au visage poupin, incarnation très médiatique de ce combat générationnel et de cette colère. Celle des politiques, des parlements, des grands groupes industriels acculés de facto à regarder en face une réalité écologique alarmante, à prendre des mesures et repenser intégralement nos façons de vivre, de produire et de consommer.

Du G7 à New York, les signes objectifs d’une prise de conscience et la mise en oeuvre de pistes d’actions sont là. François-Henri Pinault, le patron de Kering, chargé par Emmanuel Macron de mobiliser l’industrie de la mode et du luxe – une des plus polluantes au monde – pour rendre la France exemplaire, en témoigne dans ce numéro. Pour Vogue, le magazine de mode et du luxe par excellence, s’associer à cette incontournable bataille et consacrer cette édition à la préservation de la nature, au renforcement du développement durable et aux voix qui s’élèvent pour faire bouger les choses est un challenge exaltant, l’acte 1 d’un engagement que nous poursuivrons au fil des mois. Par foi dans le futur et amour de la vie.

L’amour de la vie, Peter Lindbergh l’incarnait plus que tout autre artiste avec lesquels j’ai eu la chance de travailler. Génie du portrait vérité, du noir et blanc, son immense talent n’avait d’égal que sa gentillesse et sa générosité. Peter s’est éteint en septembre dernier. Ce numéro de Vogue, chez qui il était comme à la maison, lui est dédié.