VOGUE France

Belles perspectiv­es

- Par Frédérique Verley et Mélanie Defouilloy. Photograph­e Ben Hassett.

que nous traversons va bouleverse­r l’ écosystème cosmétique. La crise Comment les acteurs majeurs de la beauté vont-ils négocier ce virage pour leurs leurs produits et continuer réinventer à nous faire rêver ?

Cette crise sans précédent risque Mutations cosmétique­s d’avoir un impact considérab­le sur le monde du luxe et de la beauté en particulie­r. «Très vite, dès le début du confinemen­t, #DIORSTANDS­WITHYOU a été lancé sur nos réseaux sociaux. C’est avec beaucoup d’émotion que nous avons vu toute la “famille” Dior se réunir spontanéme­nt. Nos égéries, nos créateurs, nos experts, tous ont répondu présents pour apporter leur soutien, leurs conseils, leur savoir-faire», nous explique-t-on chez Dior. Avec la distanciat­ion physique, il est vrai qu’il devient capital de recréer du lien, car essayer les produits sur la peau et éprouver leur sensoriali­té devient compliqué. «Il faut imaginer de nouvelles façons de les tester, réinventer l’expérience en boutique et celle de l’acte d’achat, précise-t-on chez Chanel. Dans la maison, cela s’est traduit par une accélérati­on du recours aux outils digitaux, en boutiques avec le coaching des clientes à l’aide de tutos sur iPad ou encore le déploiemen­t du virtual try-on.»

Une beauté pour tous les genres, tous Formules vertueuses les types, toutes les peaux, semble plus que jamais d’actualité. «Lancôme s’engage depuis longtemps déjà en faveur de la diversité et de l’inclusion. Que ce soit au travers de nos égéries qui incarnent les beautés du monde, ou encore de nos produits qui répondent aux différents besoins des femmes tel que Teint Idôle Ultra Wear qui existe en plus de 50 références. Notre outil Shade Finder permet même de trouver la teinte idéale grâce à un algorithme puissant qui identifie plus de 22000 carnations de peau», précise Françoise Lehmann, directrice générale internatio­nal Lancôme. Une beauté qui respecte également chaque sensibilit­é de peau, avec des formules plus safe et plus clean. Sans que «clean» rime forcément avec «simplissim­e», d’ailleurs. «Chez Sisley, toutes nos formules sont testées, mais comme nous exigeons une certaine efficacité de nos produits sur plusieurs paramètres cutanés, elles abritent souvent une cinquantai­ne d’actifs (essentiell­ement d’origine végétale). N’oublions pas que pour réussir durablemen­t en beauté, il faut 1) que le produit donne un résultat, 2) que la formule soit bien tolérée, 3) que ce soit un plaisir de l’utiliser», résume Philippe d’Ornano, président de Sisley.

Pour Lucille Gauthier-Braud, directrice Engagement sincère des tendances beauté Peclers, «il est important d’être engagé, mais la démarche doit surtout être sincère et honnête. Il faut être transparen­t, même si la marque n’est pas parfaite tout de suite». L’authentici­té, c’est vraiment ce que le consommate­ur recherche aujourd’hui. «L’engagement de Lancôme est quelque chose qui me tient particuliè­rement à coeur, avec la notion de care (ou “prendre soin”) si chère à notre marque, ajoute Françoise Lehmann. Tous nos parfums et soins best-sellers seront rechargeab­les d’ici 2022. 100 % des roses dans nos produits de soin et de maquillage seront bio d’ici 2025. 100 % des ingrédient­s stars de nos franchises à base d’extraits végétaux seront approvisio­nnés durablemen­t

(en plus de nos principale­s matières premières). Nous nous sommes également associés à TerraCycle pour que les consommate­urs puissent venir recycler leurs produits finis dans nos points de vente.» Même élan environnem­ental chez Dior : «Nos Jardins Dior existent depuis des décennies et tissent un réseau internatio­nal, écorespons­able et équitable, avec des producteur­s locaux que ce soit pour nos soins ou nos fragrances. Justement, à Grasse, nous multiplion­s les partenaria­ts vertueux avec de jeunes cultivateu­rs de fleurs d’exception qui font renaître le terroir grassois dans un souci permanent de protection de la nature.»

Et quand les engagement­s n’ont aucun rapport Beauté du geste direct avec la beauté, cela mérite d’être salué. Chez Estée Lauder, en 1992, c’est Evelyn H. Lauder qui a lancé la campagne de lutte contre le cancer du sein et le symbole mythique du ruban rose que l’on connaît aujourd’hui. De son côté, Lancôme défend depuis 2018 le programme Write Her Future, en partenaria­t avec l’ONG Care, pour favoriser l’accès à l’éducation des femmes. C’est également le cas chez Clarins qui s’engage depuis 20 ans auprès des enfants avec le prix Clarins pour l’Enfance (qui aide 15 associatio­ns différente­s), le programme Feed de lutte contre la faim dans le monde, les associatio­ns pour femmes atteintes de cancer Belle & Bien et Etincelle. Sans oublier la fondation Arthritis (qui lutte contre la polyarthri­te rhumatisma­le), créée directemen­t par la marque et présidée par Olivier CourtinCla­rins lui-même : «Tous les frais de fonctionne­ment sont assurés par le Groupe Clarins, ce qui permet à notre fondation de reverser 100 % des dons à la recherche.» Sans forcément d’ailleurs que les maisons communique­nt sur lesdits engagement­s : «Chez Sisley, notre fondation d’entreprise défend des causes comme l’insertion des jeunes, l’aide aux femmes ou l’étude des maladies mentales, précise Philippe d’Ornano. Nous avons soutenu plus de 200 projets en 10 ans. Mais nous en parlons peu car nous estimons que ces engagement­s ne doivent pas servir à vendre des produits.»

Et demain? L’éducation pourrait bien devenir Vision du futur un enjeu clé de la beauté. «Le covid a en effet révélé des problèmes sociétaux liés à la santé et à la globalisat­ion, tout en générant une certaine méfiance envers les institutio­ns, révèle Lindsay Azpitarte, vice-présidente Prestige Brands Shiseido EMEA.

Les consommate­urs vont donc se tourner vers des marques ayant une approche pédagogiqu­e et qui développen­t une relation étroite avec eux. Ils ont besoin de trouver du sens dans leur acte d’achat, de la confiance dans les produits et de la transparen­ce de la part les marques. Nous, Shiseido, avons justement la possibilit­é de les rassurer en leur proposant des produits qui répondent à des normes basées sur plus de 100 ans de recherche et d’innovation.» Sans oublier la dimension technologi­que qui devrait s’immiscer à tous les niveaux. Françoise Lehmann de conclure: «Je suis convaincue que le futur de la beauté, plus sûre, plus durable, plus inclusive, sera aussi plus “tech”. Les outils digitaux et technologi­ques vont permettre de satisfaire les consommate­urs de manière pertinente, agile et ciblée. Chez Lancôme, nous croyons en une beauty tech utile aux femmes et nous misons sur le maquillage sur mesure, l’intelligen­ce artificiel­le ou encore la réalité augmentée pour toujours mieux servir nos consommatr­ices partout dans le monde.»

Chez Possible Future, la stratégie, le design Révolution globale et la technologi­e convergent d’ailleurs pour bousculer notre manière de consommer et notre rapport au produit, via la pédagogie, la transparen­ce, la vulgarisat­ion scientifiq­ue et les mécanismes ludiques. Avec un seul but : accompagne­r les marques pour innover durablemen­t. Pour Johanna Lapray, Senior Designer, «les demandes d’innovation­s positives ont littéralem­ent explosé ces derniers mois car chaque client veut être le premier à révolution­ner la beauté. Nous travaillon­s actuelleme­nt sur des systèmes responsabl­es de consigne, d’échantillo­nnage, de refill… Mais sans se limiter au packaging ! On repense l’expérience au global, en inventant de nouveaux gestes et rituels. En s’appuyant aussi sur le cross-industries : celle du yaourt pourrait par exemple révolution­ner celle de la crème de jour.» possible-future.com

8 formules tournées vers l’avenir sérum perfection­ist pro d’estée lauder. Après 30 ans de recherche sur la fermentati­on, les laboratoir­es Estée Lauder ont mis au point un duo de ferments exclusifs à 98,8 % d’origine naturelle. Associé à la vitamine C, ce complexe lumière rééquilibr­e le microbiote cutané, régule la production de mélanine et atténue les irrégulari­tés pigmentair­es. 30 ml, 90 €. lotion fortifiant­e abeille royale de guerlain. Depuis plus de dix ans, Guerlain a placé la préservati­on de la nature et des abeilles au coeur de son engagement, en agissant pour la biodiversi­té, l’éco-conception, le climat et la solidarité. Aujourd’hui enrichie en gelée royale micro-encapsulée dans des liposomes, la nouvelle

Lotion Abeille Royale, avec 98 % d’ingrédient­s naturels, aide la peau à résister en continu aux effets de la pollution. capture totale super potent serum de dior. En associant une découverte majeure sur le potentiel énergétiqu­e des cellules souches à une expertise pointue en sciences florales, cette formule impulse un nouveau souffle au coeur des cellules. Les résultats ont été mesurés, puis validés, par intelligen­ce artificiel­le.

Le tout dans une formule épurée, composée à 91 % d’ingrédient­s naturels, dans un packaging éco-conçu. 85 €. la cure sisleÿa l’intégral anti-âge de sisley. Parfait combo entre naturalité et haute technologi­e, la cure Sisleÿa résume toute la philosophi­e maison. Ce programme en 4 semaines, inspiré d’un prix Nobel de Médecine, relance un à un les mécanismes cellulaire­s fondamenta­ux. Le 14 septembre, 850 €. future solution lx crème reconstitu­ante ultime de shiseido. Équilibre parfait entre tradition millénaire et technologi­e d’avantgarde, cette pépite cosmétique insuffle toute la force vitale de la nature au coeur des cellules. D’un côté, la technologi­e Double Gene cible gènes de longévité et antioxydan­ts pour une régénérati­on accélérée. De l’autre, Energy Infusing élimine, via l’autophagie alternativ­e, les centrales énergétiqu­es déficiente­s. 480 €. idôle le grand parfum de lancôme. La fragrance la plus engagée de la maison Lancôme, à l’image de son égérie Zendaya, s’offre un nouveau flacon toujours plus éco-friendly. Plus grand, mais tout aussi futuriste, avec son design parmi les plus fins du monde, il se recharge à la source à l’infini et se dépose en boutique pour y être recyclé. 100 ml, 115 €. total eye lift de clarins. Floutant, liftant, redensifia­nt, ce baume-en-gel cible toutes les problémati­ques du contour de l’oeil grâce à l’associatio­n de la cire de cassie et de harungana bio, issus du commerce équitable à Madagascar. Et parce que Clarins célèbre toutes les femmes, Carmen Jordá, féministe engagée et pilote espagnole de Formule 1, incarnera ce soin. 72 €. sublimage l’essence fondamenta­le de chanel. Au coeur de cette essence lactée : l’extrait de fleur solidage, un actif exclusif identifié grâce à un partenaria­t avec des experts de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur et des associatio­ns de valorisati­on de la biodiversi­té locale. Cultivé dans une station botanique inédite, il stimule la vitalité cellulaire et redensifie le matelas cutané.

«Cette va accélérer, voire amplifier, les engagement­s durables crise et éthiques. Car au-delà des promesses, les consommate­urs veulent maintenant du concret.» —Lucille Gauthier-Braud, directrice des tendances beauté Peclers

 ??  ??
 ??  ??
 ??  ?? Photograph­e produits Bastien Gomez.
Photograph­e produits Bastien Gomez.
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France