LE POINT DE VUE DE VOGUE
que je voulais consacrer un Vogue entier au thème de la nuit. D’abord, parce que la nuit est très photogénique. L’histoire de Vogue le prouve. On ne compte plus les photos devenues mythiques signées par les plus grands, à commencer par Helmut Newton, saisies dès que le jour a tourné les talons.
La nuit c’est aussi un terrain de jeu extraordinaire, un espace de liberté, de temps suspendu, l’écrin de la fête, des rencontres, parfois de l’oubli de soi. Une escale propice aux confidences, à la fantaisie, à toutes les audaces.
Le Manko et ses artistes, club hybride, mi-boîte, mi-cabaret, devenu le temple nocturne parisien par excellence, incarne cet enchantement. Derrière les paillettes, les corps de rêve souples comme du caoutchouc, les clins d’oeil des stroboscopes, le disco en intraveineuse, les deux chefs d’orchestre du lieu, Emmanuel D’Orazio et Marc Zaffuto, relèvent avec panache le pari d’éblouir et euphoriser leurs invités. Une atmosphère électrique à laquelle est sans aucun doute sensible Marc Jacobs, créateur aussi génial qu’attachant pour qui la nuit a longtemps été la plage de tous les possibles. En direct de New York, il livre en exclusivité pour Vogue ses confidences nocturnes.
Enfin, la nuit ne serait pas la nuit sans son prélude. Ce temps d’avant, instants de plaisir pur devant le miroir, passé à se préparer, se maquiller, choisir la robe à couper le souffle ou les talons vertige taillés pour le dancefloor. Kaia, la cover-girl du mois, est le visage de cette joyeuse métamorphose. L’étoile brillante de ce Vogue de nuit.