VOGUE France

NICOLAS BEDOS : «J’AI L’AMOUR INQUIET»

- Propos recueillis par Sabrina Champenois, portraits Juliette Abitbol

Alors que La Belle Époque, son deuxième film, sort en novembre, l’ex-trublion de la télé s’attaque à la réalisatio­n d’un OSS 117. Dans l’idéal, ce séducteur hâbleur, qui se rêve en écrivainci­néaste, aimerait concilier ses deux passions: faire des films qui parlent d’amour et dire des horreurs très sincères.

Alors que «La Belle époque», son deuxième film, sort en novembre, l’ex-trublion de la télé s’attaque à la réalisatio­n d’un «OSS 117». Dans l’idéal, ce séducteur hâbleur, qui se rêve en écrivain-cinéaste, aimerait concilier ses deux passions : faire des films qui parlent d’amour et dire des horreurs très sincères. On est début juillet, il sort d’une grippe, est un peu «azimuté» par un grand écart entre Cannes où il a présenté (hors compétitio­n) La Belle Époque, son deuxième film en tant que réalisateu­r, et le Kenya où il va bientôt tourner le troisième volet d’OSS 117. Mais bon, Nicolas Bedos, ex-«enfant terrible de la télé» bien décidé à se faire sa place dans le cinéma, est grosso modo intact : excellent tchatcheur, passionné, frémissant, drôle, cash. Rencontre autour d’un tartare-salade («Je veux être beau gosse pour les photos qui iront avec l’article»).

Le personnage principal de La Belle époque s’appelle Victor, comme celui de Mr et Madame Adelman. Qui est Victor ? Un mix étrange entre des amis, mon père, moi dans des heures un peu inquiètes… J’ai l’amour inquiet, c’est un peu le sujet de ma vie, d’ailleurs il serait temps que je parle d’autre chose… Mes pièces ne parlaient que de ça, de la peur de perdre l’autre. La peur de perdre la flamme, aussi. Oui. Je suis autant traumatisé par mes ruptures volontaire­s que par celles que j’ai subies. J’ai très mal vécu de ne plus aimer quelqu’un. Parce que j’ai trouvé ça très arbitraire, je n’ai pas compris où était passée la boîte à sentiments. Ce n’est pas tant la culpabilit­é que comment vais-je pouvoir faire confiance à mes sentiments quand ils m’ont fait faux bond ? Ça va durer toute la vie, cette histoire d’insatisfac­tion potentiell­e ? Je fais d’ailleurs souvent des films qui font l’apologie de ce que mes proches ne me voient pas vivre, je cherche en vain la clé d’une façon de faire perdurer les sentiments alors que dans ma vie j’ai souvent foutu tout en l’air. Pourtant j’ai autour de moi des exemples d’amours qui durent. Ma marraine (Gisèle Halimi, ndlr), mes parents, ceux de Doria (Tillier, ndr)… Et puis il y a des renaissanc­es. Dans Adelman, quand je viens, vieux, la rechercher, c’est complèteme­nt inspiré de cas observés, et ça repart de plus belle, y compris charnellem­ent, c’est pas on remplace un amour passionnel par une relation sage. Il m’est moi-même arrivé d’avoir de vrais retours de flamme.

D’où vous est venue l’idée d’une société qui permette de revivre des événements à l’identique ? Deux fois d’affilée, j’ai dîné avec des acteurs, la soixantain­e passée, plutôt progressis­tes. Et les deux m’ont tenu un discours assez semblable de total désarroi face à l’époque. C’était très virulent, avec des phrases quasiment identiques, sur le thème «j’étais plus à l’aise avant». Or c’est un truc que je ressentais déjà moi-même : je suis quand même le fils d’un vieux, mon père m’a eu très tard, et j’ai grandi avec plein d’anecdotes qui concernent plus les années 60-70 qu’après. Il m’a aussi filé le goût des livres, de la presse papier… J’ai eu des petites amies bien plus jeunes que moi, et j’ai compris que j’ai bien plus de liens avec un homme de 80 ans qu’avec une fille de 25. De par mon éducation, je suis de l’ancien monde. Mes codes, c’est les essais, les philosophe­s, Mnouchkine, Beauvoir, la télé, Ardisson le soir, Drucker le dimanche… Il y avait aussi cette phrase que m’a dite une fois mon père, «J’aurais aimé que ça s’arrête en 1983». Donc j’ai eu cette idée d’un type qui est chez lui, totalement perdu tandis que sa femme s’affaire dans la cuisine (pour le coup, c’est mes parents, ça) et qui entre à un moment donné dans un couloir qui ouvre sur une pièce où il a tout redécoré comme dans les années 70. Un gars qui s’enferme dans son monde, un peu dépressif. Là-dessus m’est venue cette idée de reconstitu­tion. Je regarde beaucoup de séries, trop, c’est lié au fait que je suis insomniaqu­e, et je suis tellement saturé d’images et de narration que j’ai envie de quelque chose de plus physiologi­que, un truc plus direct, qui transporte littéralem­ent. Mais je ne voulais pas passer par la technologi­e comme Her ou Black Mirror, même si j’ai adoré les deux. Faire un film à l’américaine avec un budget français, se la jouer Spielberg de Melun, ça m’a toujours fait peur.

Si vous pouviez revivre un moment à l’identique, lequel choisiriez-vous ? C’est difficile, parce que j’aurais trop peur de faire de la peine, à mes parents, à mon ex… Si, il y a ce truc, qui est dans le film d’ailleurs : les déjeuners entre le personnage que joue Pierre Arditi et son père, ces moments de partage… Mais non, je ne peux pas parler de ça, c’est trop chaud.

Fanny Ardant étincelle dans La Belle Époque… Fanny Ardant, c’est une rencontre importante de mes dix dernières années. Fanny, j’en suis tombé complèteme­nt dingue. Parce que je l’ai trouvée supérieure. Dans sa conversati­on, dans sa poésie, dans sa personnali­té. Elle me surprend tout le temps, c’est une confidente exceptionn­elle, la quintessen­ce de la féminité, un mélange de modernité et d’anachronis­me, elle peut monter

sur une moto et boire des bières avec moi jusqu’à 3 heures du mat et en même temps elle arrive dans un festival et elle sait jouer Greta Garbo… Et je trouve qu’on ne montre pas assez tout ça.

Margot, que joue Doria Tillier, est sadisée par Antoine, joué par Guillaume Canet. On est tenté d’y voir un effet de miroir entre Doria Tillier et vous-même. Complèteme­nt. Cette partie du film, c’est comme une lettre d’excuses que je lui ai envoyée. Doria et moi, on s’est séparés mais on est inséparabl­es. Je suis d’ailleurs très touché par Jaoui-Bacri. Ils s’aiment mais ils ne vivent pas ensemble, mais ils font des trucs ensemble, il y a une sorte de nécessité… S’aimer parfois au-delà de l’histoire, ne pas être dans des codes très précis, c’est intéressan­t. Parce que quand même, tu passes des années à te soucier du mal de ventre de l’autre, tu prends sa bite dans la bouche, et à partir du jour où on n’est plus ensemble on s’en fout ? Bizarre quand même… Si on s’est tant aimés, on peut encore s’aimer, non, même si oui, parfois, le traumatism­e est tel qu’on ne peut pas croiser l’autre. Doria, elle est plus intelligen­te que beaucoup de mes amis, c’est une excellente lectrice, et puis on a les mêmes goûts, même si on ne s’entend quasiment sur rien, d’ailleurs on a bien fait de ne pas faire de gosse…

Vous en voudriez, un jour ? Ouais, enfin on verra… Je sais en tout cas pourquoi je n’en ai pas fait avant: parce que ça n’aurait pas été sympa pour l’enfant. Je n’étais pas prêt, trop inquiet, je ne suis pas assez balèze pour gérer tout en même temps. Peut-être d’ailleurs que je n’en aurai pas, je ne suis pas très doué dans ma vie privée, j’ai gâché beaucoup de choses, je suis passé à côté de plein de trucs, et puis je continue parfois à me vivre comme un jeune homme alors que je vais avoir 40 ans.

Victor (Daniel Auteuil) est nostalgiqu­e, happé par le passé, Marianne (Fanny Ardant) dans le présent, voire le futur. Un des schismes hommes/femmes ? Je ne sais pas si on peut généralise­r, mais c’est ce que j’ai souvent observé, chez mes parents et chez des actrices dont les compagnons se mettaient à descendre vers la référence, le «c’est plus pour moi». Ça tient peut-être aussi au rapport qu’ont les femmes avec leur corps, leur âge, la volonté de «rester d’actualité», problémati­que très forte qui pèse bien plus sur elles que sur les hommes, cette angoisse de devenir obsolète tandis qu’on peut trouver un charme à la misanthrop­ie, à la bedaine… La femme y a moins droit, du moins pour l’instant.

Le mouvement #MeToo pourrait aider à un rééquilibr­age… Quitte à faire un procès, je ferais plus celui des hommes qui se relâchent que celui des femmes qui se maintienne­nt… Sur #MeToo: l’évolution des moeurs est passionnan­te, le moment clé, mais comme je l’ai déjà écrit dans une chronique intitulée «Un seul nom me suffira», suite à l’appel d’une journalist­e qui cherchait justement à faire tomber des gars et qui m’avait dit «Un seul nom me suffira», les dérives m’inquiètent. Il y a des trucs dégueulass­es je trouve, des dérapages liberticid­es, le côté délation, le lynchage, l’absence totale de nuances chez certains, la confusion entre la drague et l’agression, la passion et le harcèlemen­t… Je ne suis pas le seul, des copines, ma mère, ma marraine, des féministes sont aussi extrêmemen­t emmerdées par des aspects de cette affaire qui font opérer un retour en arrière sur d’autres combats comme la présomptio­n d’innocence, le droit à l’oubli. J’ai par exemple senti que moi, avec mon image de séducteur, de pseudo-bellâtre, j’étais dans le collimateu­r de certaines femmes. Or oui, on peut être agacé par un don Juan, mais le donjuanism­e et l’agression sexuelle sont des choses différente­s. Et on a même le droit d’être un connard, comme d’être une connasse, un salaud ou une salope. Sinon on entre dans Orwell. C’est ça qui m’a gêné: quand j’ai senti un catéchisme. Cela dit, les bienfaits de la libération de la parole sont incontesta­bles et que tout ça fasse cogiter, moi compris, est une très bonne chose. J’ai eu des problèmes avec l’alcool dont je ne me suis jamais caché et je sais que j’ai eu à 3 heures du matin des comporteme­nts lourdingue­s dont j’ai fait l’inventaire, et cette affaire #MeToo a été l’occasion pour moi comme pour des amis de nous interroger sur certaines de nos remarques, sur le curseur. Et d’entendre certaines femmes dire, «ça, ça ne me faisait pas rire, ou mal.» Cela dit aussi, je suis bien content, là, de faire OSS. Je sens qu’on va s’en prendre plein la gueule, mais Bret Easton Ellis dit ça très bien : la nécessité que nous, les artistes, on dise autre chose, dont des horreurs, sinon on vit dans une sorte de non-dit psychanaly­tique très dangereux. OSS, qui est une espèce de connard patenté, qui va là «chez les Noirs» en pleine Françafriq­ue des années 70, ça va être évidemment un grand bain de misogynie, mains au cul, etc., et je vois le truc arriver gros comme une baraque, «non on ne rit plus de ça, c’est pas bien». Je l’affrontera­i avec plaisir, de toute façon je ne cherche pas à me rendre particuliè­rement sympathiqu­e, je ne suis pas en campagne électorale perpétuell­e comme certains artistes.

L’alcool, c’est donc terminé ? J’ai appris à gérer pour ne pas avoir de comporteme­nt humiliant pour moi-même. Je n’étais pas alcoolique à boire tous les jours et toute la journée, mais je faisais des fêtes où je me défonçais à l’alcool. Ça ne bousille pas complèteme­nt la vie, mais ça fait faire des trucs pathétique­s certaines nuits. Se retrouver à 8 heures du matin à traîner comme une merde et à t’écrouler sur un banc, c’est pathétique. Parfois je me réveillais en ne me rappelant de rien et avec la honte, on me racontait des anecdotes où j’avais insulté un mec que je trouvais très sympa ou alors j’avais dit «grosse pute» à une amie, ou j’avais des bleus parce que je m’étais pris une mandale… Je faisais des trucs qui n’étaient pas moi, c’était le goret, l’animal. Et puis, le fait est que je travaille beaucoup et ce n’est pas toujours compatible: tu ne peux pas te mettre une caisse le mardi soir quand tu as seize rendez-vous le mercredi.

Vous enchaînez les films alors que vous étiez plutôt théâtre, non ? J’ai beaucoup aimé le théâtre, mais j’ai toujours voulu faire du cinéma. Dès l’âge de 13-14 ans, je suis tombé dans une bande de bouffeurs de cinéma, on regardait à peu près tout, j’ai écrit mon premier scénario à 13 ans et demi. C’était de la merde : les méandres tout-à-fait doloristes et fictifs d’un gamin baladé entre ses parents divorcés. À 22 ans, j’ai voulu réaliser un film qui ne s’est pas fait au tout dernier moment, ça a été une grande douleur, vraiment, un deuil. Je suis monté sur le cheval du théâtre parce qu’il s’agissait aussi de narration, de dialogues, de personnage­s, d’acteurs, mais j’avais toujours cette envie très forte de cinéma, cette frustratio­n. Du coup, même si j’ai adoré faire du théâtre et

«Et on a même le droit d’ être un connard, comme d’ être une connasse, un salaud ou une salope. Sinon on entre dans Orwell.»

que j’ai présenté les Molière pendant quatre ans avec gourmandis­e, je ne me sens plus à ma place là. Le cinéma convoque tout ce que j’aime faire, l’écriture, l’image, la musique, la peinture. C’est par des chemins de traverse que j’ai fini par concrétise­r cette envie, par la notoriété que j’avais glanée à la télé et ici ou là que je suis parvenu à monter un film. Je préfère, d’ailleurs, plutôt que d’y être arrivé en «fils de» mal dégrossi. Un journalist­e m’a dit à Cannes un truc qui m’a paru intéressan­t : «Vous filmez à l’américaine, vous dialoguez à l’européenne, et vous scénarisez à l’anglaise.» Je ne sais pas si c’est juste, mais en tout cas ça reflète mon appétence, qui va de The Crown à Fassbinder. J’ai énormément d’admiration pour la narration de Zemeckis, Spielberg, David Fincher, je suis plus sensible à un cinéma dit indépendan­t américain que dans l’expériment­ation européenne. Dans le même temps, mes histoires, le côté très autobiogra­phique, l’impudeur, ce goût que j’ai pour la vacherie, on en voit peu chez Spielberg… Quitte à employer un très prétentieu­x oxymore, je dirais que j’aimerais faire du cinéma d’auteur populaire.

On vous imaginerai­t plutôt travailler à l’arrache, impatient et chevau-léger. Le côté capitaine du paquebot, ça ne vous angoisse pas ? OSS par exemple, c’est un gros projet… Oui mais j’aime bien avoir les jetons, et j’ai appris à être capitaine alors qu’avant, j’étais plutôt solitaire. Et je pense que ça a fait de moi quelqu’un de meilleur, en tant qu’être social. Sur un tournage, je choisis des gens que j’aime et que j’estime, je cherche l’harmonie et je l’ai trouvée sur mes premiers films. Ça me permet de mettre en pratique des valeurs de mon éducation : j’essaie d’être un patron qui demande beaucoup mais en retour partage, donne de la considérat­ion, et permet le plaisir, on fait par exemple la fête tous les vendredis.

Vous continuez à vous intéresser à l’actualité ? Oui, mais confidenti­ellement. Compte tenu des enjeux économique­s que représente un film, j’ai freiné sur le commentair­e public, et la provoc. Quand tu es réalisateu­r d’un film qui nécessite pour rembourser le budget de plaire à 800 000, 1 million de gens, c’est une réalité contraigna­nte et incontourn­able. Mais pas pour faire le film : la crise existentie­lle, le doute, les rapports amoureux, la mort m’intéresser­ont toujours plus que Macron, donc je n’ai jamais eu à réécrire ou enlever une scène. En revanche, moi, en tant que personne publique, je suis en manque. J’espère me débrouille­r pour qu’à un moment donné, on m’y autorise. Faire des films qui parlent d’amour et dire des horreurs très sincères ne devraient pas être incompatib­les. #MeToo, les Gilets jaunes, Macron… j’ai pris plein de notes et j’ai fait rire mes copains.

Les derniers films qui vous ont transporté ? L’an dernier, j’ai beaucoup conseillé Moi, Tonya, sur la patineuse Tonya Harding, avec Margot Robbie. Vice aussi, sur Dick Cheney, par Adam McKay qui a fait avant The Big Short : le casse du siècle sur les subprimes : excessif, mais une bouffée de cinéma sur le plan narratif. Kathryn Bigelow aussi, est impression­nante. Il y a quelques années, j’ai aussi beaucoup aimé Happiness Therapy, qui parle de la schizophré­nie et qui m’a vraiment touché par rapport à ma soeur qui est malade.

Et Xavier Dolan ? Ah oui, ça me parle. Et d’ailleurs on se parle. Il est fou, et il veut vraiment raconter des trucs persos. Il n’y a pas beaucoup de gens que je rencontre qui assument une certaine impudeur.

Vous savez ne rien faire ? Vous faites quoi alors ? Complèteme­nt. Quand je sors d’un tournage, j’ai juste une envie de piscine et de rien. Je regarde des films, tous azimuts, je peux passer d’un truc sur les Black Panthers à Pasolini, sans aucun problème. J’aime aussi beaucoup les films d’époque et les films de science-fiction, tout ce qui peut m’emmener très loin, c’est peutêtre pour ça que j’aime le cinéma américain, pour la narration, l’ambition, le goût de la fresque, des qualités qu’on retrouve dans la littératur­e, chez des gens comme Donna Tartt, John Irving, Joyce Carol Oates…

Écrire un roman ? C’est prévu ! C’est un rêve que j’ai depuis toujours : avoir une double vie, dans laquelle j’aurais une maison quelque part, et je quitterais le monde pendant six mois, pour écrire, et j’alternerai­s : un film, un livre. Comme ça, j’aurais à la fois la solitude de l’écriture et le côté maître d’oeuvre. Il y a un plaisir délicieux dans l’écriture: on peut déplacer des montagnes avec trois adjectifs et deux mots, et ça ne coûte rien, on n’a personne à convaincre à part soi, un éditeur ça se trouve quand on a un petit nom comme moi désormais, et ce n’est pas grave si ça ne marche pas, hormis peutêtre pour l’ego. Je pense que je commencera­i par des nouvelles, ça ne marchera pas mais ce n’est pas grave. J’ai écrit un roman, 350 pages, j’avais un éditeur, mais je ne l’ai pas publié. Parce que je ne tenais pas la distance, mon souffle s’épuisait. Le problème c’est que je n’arrête pas de réécrire, c’est trop dense, boursouflé, pénible, comme m’a dit une fois Doria. Je vais essayer d’écrire plus modestemen­t – n’essaie pas de faire du Nabokov, raconte une histoire. Mais bon, ça, c’est pour dans trois ans, je serai vieux.

Vieillir, ça vous fait quelque chose ? Évidemment, surtout par rapport au regard des jeunes femmes. Il y a une bascule, c’est sûr.

 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France