VOGUE France

LE BUZZ: APOCALYPSE NOW

Brève mais intense, cette série made in Canal+ nous plonge dans ce que le futur peut nous réserver de pire si on ne s’y prépare pas. De quoi activer davantage encore nos conscience­s.

- Par Sophie Rosemont

Brève mais intense, cette série made in Canal+ nous plonge dans ce que le futur peut nous réserver de pire si on ne s’y prépare pas. De quoi activer davantage encore nos conscience­s.

c’est sur les parasites, plateforme fondée sur YouTube, forte de 44000 abonnés, que l’on a remarqué l’énergie créative des auteurs et réalisateu­rs Bastien Ughetto, Jérémy Bernard et Guillaume Desjardins. Énergie qui se confirme aujourd’hui avec L’Effondreme­nt. De plus en plus présent dans les colonnes de journaux ou les essais universita­ires, le terme a de quoi effrayer… autant que la nouvelle série du même nom !

Elle devrait faire frissonner les plus éco-sceptiques face aux changement­s climatique­s.

En huit épisodes de quinze minutes chacun, filmé en un seul plan séquence sous tension, L’Effondreme­nt nous plonge dans un cauchemar parfaiteme­nt crédible. Si notre société s’écroulait, que se passerait-il ? Chaque récit met en scène des personnage­s différents confrontés à une débâcle tant économique qu’éthique ou écologique. Station-service, supermarch­é, maison de retraite: malgré la diversité des lieux, la situation pré-apocalypti­que reste la même, lorsque l’épuisement des ressources rend la nourriture ou les médicament­s quasi inaccessib­les, lorsque la monnaie sonnante et trébuchant­e ne sert plus à rien. Face à cette crise, certains choisissen­t le déni, d’autres la violence.

Sous la houlette de la Création Décalée de Canal +, qui laisse carte blanche à de jeunes talents qui sortent des sentiers battus,

cette série atypique bénéficie de l’écriture sans détour du trio Ughetto-Bernard-Desjardins. Formé sur les bancs de l’école Eicar, à Saint-Denis, il se considère comme «écoterrori­ste» et s’interroge depuis longtemps sur les dérives de nos systèmes, de la surconsomm­ation au manque d’indépendan­ce matérielle. Avec Les Parasites, donc, mais aussi des entretiens parus sur ThinkerVie­w, autre chaîne de YouTube à vocation sociopolit­ique, puis ici, via le prisme fictionnel de L’Effondreme­nt. S’y illustrent des acteurs dont le jeu n’est plus à défendre : Philippe Rebbot (qu’on a récemment adoré dans son film avec Romane Bohringer,

L’Amour flou), Thibault de Montalembe­rt (un des piliers de la série

Dix pour cent) et Ughetto lui-même, vu chez Ozon ou Dupontel. Et, parce qu’il ne s’agit vraiment pas de posture, l’impact environnem­ental de la série a été au centre des préoccupat­ions de l’équipe, tout autant que le scénario ou la production.

Sur le tournage, pas de plastique autre qu’indispensa­ble, pas de souffrance animale, pas de feuilles de service… Le but? Afficher le plus faible bilan carbone jamais vu dans l’audiovisue­l. Et ce sans perdre de vue l’intérêt narratif de L’Effondreme­nt, dont le parti pris nous questionne frontaleme­nt sur ce que nous sommes aujourd’hui… Mais, surtout, ce que nous pourrions devenir. L’Effondreme­nt, une série de la Création Décalée, sur Canal+ à partir du 11 nov.

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