VOGUE France

Entre gouttes de champagne et volutes de tabac, de nouveaux parfums plongent les sens dans une ambiance festive, dont nous sommes privés depuis si longtemps.

- Par Mélanie Nauche. Kenta Umemoto. Florent Tanet.

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comme s’ils s’étaient passé le mot, les parfumeurs puisent leur inspiratio­n dans l’atmosphère galvanisan­te des soirées, des clubs ou des concerts. «Nous avons été confinés si longtemps que nous avons plus que jamais envie de nous amuser. Demain est incertain, on a besoin de décompress­er», affirme Jan Vilhelm, fondateur de la marque éponyme. Selon le maître parfumeur Dominique Ropion, certaines notes olfactives permettent de se projeter dans une ambiance plus joyeuse et deviennent une échappatoi­re au monde réel. «Les agrumes apportent du pétillant et de l’énergie. Les fleurs blanches ont un côté charnel qui évoque les danses parfois lascives en soirée. Les notes animales apportent une sensualité encore plus prononcée.» Certains optent pour une approche pour le moins radicale : Jan Vilhelm imagine un accord champagne, Kilian Hennessy infuse ses créations d’essence de cognac ou de gin distillé, et Olivier Pescheux transpose l’odeur littérale d’un club de jazz pour Diptyque. De son côté, L’Orchestre Parfum ressuscite les émotions d’un concert, en associant chaque effluve à une musique exclusive. Jan Vilhelm reste optimiste: «On a le droit de profiter de la vie et de ne pas trop se prendre au sérieux. Pourquoi ne pas arriver au bureau avec un parfum qui va étonner ? Chaque jour peut être une fête !»

«Les notes pétillante­s de la mandarine Partition olfactive évoquent l’énergie de Prince sur scène. La tubéreuse et le jasmin, la profondeur de la musique. Les notes daim, tabac et patchouli rappellent l’ambiance tamisée d’une salle de concert», explique Dominique Ropion à propos de cet hommage effervesce­nt au prince de la pop. 1992 Purple Night, Les Bains Guerbois, 100 ml, 175 €.

Le flacon, clin d’oeil aux verres

Gouttes festives

à cocktail, annonce la couleur. Kilian Hennessy transpose le goût du gin tonic en parfum. Mélangez des zestes de citron vert, une tranche de concombre frais et un accord voluptueux de rose… Aussi galvanisan­t qu’un shot d’alcool.

Roses On Ice, The Liquors, Kilian, 50 ml, 180 €.

Une version nude de Libre, jus hédoniste toujours

Joie en flacon

incarné par la chanteuse Dua Lipa. On plonge tête la première dans une poignée de lavande et de fleur d’oranger, éclaircie par un accord pur de thé blanc et quelques clochettes de muguet.

Libre Eau de Toilette, Yves Saint Laurent Beauté, 50 ml, 81,50 €.

Un soupçon de fleur d’oranger égyptienne

Souffle rebelle

ajouté à la formule de L’Interdit, parfum d’audace et de nuit par excellence, et le résultat est encore plus charnel, encore plus exaltant, encore plus subversif.

L’Interdit Édition Millésime, Givenchy, 50 ml, 96 €.

On ne sait pas si Ben Gorham s’est inspiré

Écho parfumé de Mixed Emotions, la chanson des Stones, pour ce nouveau parfum. Mais son effet est tout aussi planant: des inflexions déconnecta­ntes de maté, une associatio­n un peu naïve de cassis et de feuilles de violette, et un thé noir envoûtant.

Mixed Emotions, Byredo, 100 ml, 190 €.

Fermez les yeux : des senteurs de bois de comptoir,

Essence 60’s

de tabac, de rouge à lèvres et d’alcool s’entremêlen­t… C’est bien celles d’un club de jazz, retranscri­tes à la perfection dans ce jus en hommage à l’Orphéon, bar mythique de Saint-Germain-després. Orphéon, Diptyque, 75 ml, 135 €.

Jan Vilhelm réunit tout ce que lui inspirent

Esprit Gatsby

les Années folles et le condense dans un flacon. Le résultat est un feu d’artifice : un accord liquoreux de tabac, de miel et de patchouli onctueux trempé dans du champagne. Enivrant.

Chicago High, Vilhelm Parfumerie, 50 ml, 135 €.

François Demachy rend un hommage

Volute nocturne

majestueux au tabac. La première impression, puissante, est celle de feuilles fraîches roulées, immédiatem­ent rattrapées par des fruits rouges et blancs dansant sous quelques gouttes de rhum. La sensation d’un narguilé froid.

Tobacolor, Maison Christian Dior, 125 ml, 220 €.

le parcours de violette, la plus new-yorkaise des make-up artists parisienne­s, est impression­nant. C’est à Vogue Paris que tout a commencé. «Au départ, personne ne voulait travailler avec moi. Je n’avais pas fait d’école de maquillage, ni assisté de maquilleur. C’est parce que Vogue Paris m’a prise sous son aile que les choses se sont accélérées», confie-t-elle. Toute première Internatio­nal Makeup Designer de la maison Dior, elle aide aussi Sephora au développem­ent de ses propres produits de beauté. Et à 33 ans seulement, elle est nommée directrice beauté monde Estée Lauder. «À Vogue Paris, je me suis sentie comprise, respectée, libre. Ce métier était enfin possible pour moi. Voilà pourquoi j’ai une histoire très forte avec le magazine pour lequel j’ai signé mes plus belles séries.» En 2015, alors que sa carrière explose en France, elle décide de tout quitter et de se réinventer à New York. Pendant huit mois, elle collecte toutes les images et matières qui résonnent en elle et poste ses inspiratio­ns sur son Insta, qu’elle imagine alors comme son book. «Très vite, j’ai eu envie de lancer ma chaîne YouTube pour me connecter aux filles qui me suivaient et trouver cette dimension humaine qui me manquait dans mon travail.» Aujourd’hui, après dix ans de rêve et quatre ans de travail acharné, Violette lance enfin son vestiaire cosmétique personnel. Baptisé VIOLETTE_FR, il dévoile sa vision organique de la beauté.

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