IL PORTE TOUTES LES CASQUETTES
On connaît Jean-Michel Viant dans son rôle d’expert maritime. En revanche on ignore qu’il porte bien d’autres casquettes. Technicien talentueux – il vient de le prouver en construisant la coque de Dame Jane. Dans le domaine architectural, Jimmy a accroché son nom à tous types de bateaux. Autodidacte, il dessine dès l’âge de quinze ans son premier bateau, un petit trimaran. Il ne verra jamais le jour, mais Jimmy récidive à vingt-sept ans, en lançant sur ses plans la construction d’un Micro, suivie un an plus tard par un ¾ de Ton, Botafogo, qu’il confie au chantier Pichavant. A la grande époque des Semaines de Vitesse de Brest, il se construit un cata de 10 mètres avant de passer à autre chose. Ce sera la Jeune Françoise, un élégant cat boat produit à dix exemplaires par un charpentier du Golfe, Patrick Lobrichon. En 1990, son père André Viant, lui confie les plans de Cosinus, son voilier de croisière qu’il mènera durant dix ans autour du monde. Avec son pote trinitain Michel Horeau, il conçoit les bateaux à avirons pour le raid Rame Guyane, avant de rechanger de registre. Suivront Talma, un 28 pieds IRC, le Sy, un voilier voile-aviron, et Takaoma, un day-boat de 10 mètres pour le lac Léman construit comme un Stradivarius par le chantier trinitain Thibaut Fournier Leray. Enfin, comment passer sous silence sa carrière de régatier initiée sur les bateaux de son père. Il n’a que quinze ans quand il dispute sa première course du RORC, la Channel Race, sur le Tina Esprit de Rueil. En 1973, Jimmy et sa soeur Sylvie sont à bord de Grand Louis pour disputer la première Whitbread où la goélette terminera troisième, premier français. Deux ans plus tard, il n’a que vingt-deux ans, Papa lui confie Grand Louis pour le Triangle Atlantique tandis que son père engage Katsou. Aux côtés de Jimmy, on retrouve des petits jeunes qui feront leur chemin : Philippe Poupon, à qui Jimmy apprend la navigation astronomique mais aussi Bénédicte Lunven, sa future épouse. En 1977, Jimmy redouble sa Whitbread en devenant skipper de Japy Hermès, bon rouleur mais pas très bon marcheur. Au chapitre des tours du monde, il dispute deux étapes sur Kriter IX avec son père. Si vous ajoutez le championnat du Monde de 8 m JI, de Jacques Vabre en Class 40 ou de Tour de l’Europe sur Ker Cadelac, vous aurez compris que notre expert n’est pas seulement maritime mais universel. Respect, non ?