Les mots pour le dire
ALLONGEMENT A LA RUPTURE : L’allongement à la rupture de la fibre se définit par l’élasticité propre de la fibre qui varie selon la charge appliquée au cordage. Quand celui-ci n’est plus sous tension, il retrouve sa longueur initiale. L’élasticité ne doit pas être confondue avec le fluage (voir plus loin). AME D’UN CORDAGE : C’est la partie maîtresse du cordage, celle qui assume la tension (ou charge). L’âme est la plupart du temps tressée. La tresse est composée de fuseaux qui regroupent un ensemble de fibres. Certains « câbles » textiles des gréements dormants ne sont pas tressés (carbone, PBO) : les fibres sont parallèles entre elles et noyées dans la résine et/ou enfermées dans une gaine. AUTO-ABRASION : L’auto-abrasion correspond à une usure « interne » du cordage. Les fibres glissantes, qui ont un coefficient de frottement faible, ne sont pas concernées : si elles frottent entre elles, elles ne s’abîment pas, ou très peu. C’est le cas du Dyneema par exemple. Les fibres qui « accrochent », c’est-à-dire au coefficient de frottement important, sont au contraire sensibles à l’auto-abrasion : les fibres s’usent entre elles à l’intérieur du cordage, quand celui-ci est mis sous tension. C’est le cas des fibres aramides qui sont donc plus adaptées aux charges statiques. FLUAGE : Le fluage correspond à un allongement irréversible quand la tension est supérieure à 25% de la résistance à la rupture du cordage, pendant une longue durée. C’est l’inverse de la stabilité sous charge. Une bonne stabilité sous charge est la condition indispensable pour fabriquer des gréements dormants. Un cordage stable sous charge ne s’allonge pas. GAINE : La gaine protège l’âme du cordage des agressions extérieures (UV, abrasion) et assure le maintien dans les bloqueurs (sinon l’âme glisserait). Un cordage n’est pas forcément gainé. C’est le cas de certaines amarres ou des bouts de remorquage. La gaine est le plus souvent en polyester. PAS DE TRESSAGE : Le pas de tressage est la fréquence à laquelle un fuseau revient à la même position dans une tresse. Plus l’angle des fuseaux est perpendiculaire à l’axe du cordage, plus le tressage est serré (pas de tressage court). Plus les fuseaux sont parallèles à l’axe du cordage, plus le pas de tressage est long. De là découlent les propriétés élastiques du cordage, dues à la manière de le tresser. Plus le pas de tressage est long, moins le cordage est élastique. PRE-ETIRAGE : Le pré-étirage est l’action d’étirer une tresse après sa fabrication afin de stabiliser sa longueur. Elle est alors plus compacte et ne s’allonge pas à la première utilisation sous charge. Il existe une technologie particulière pour le Dyneema : le pré-étirage à chaud, qui est encore plus performant. La tresse devient extrêmement compacte et rigide. Cette technique nécessite un outillage lourd (machine de 100 m de long) que toutes les corderies ne peuvent pas s’offrir. RAGAGE/ABRASION : Le ragage ou abrasion est l’usure de la fibre liée aux frottements sous charge contre un autre élément (réa, bloqueur, winch, hauban…). C’est un facteur d’usure majeur à surveiller régulièrement. RESISTANCE A LA RUPTURE : La résistance à la rupture est la charge qu’un cordage peut assumer avant de casser. La résistance de l’âme, qui assume la tension du cordage, est testée sur un banc de traction adapté par le fabricant. A noter que ce test est fait sans noeud, celui-ci entraînant une diminution de la résistance à la rupture (- 45% pour un noeud de chaise et - 5% pour une épissure professionnelle). SURGAINE : Une surgaine correspond à la troisième « épaisseur » d’un cordage (âme, gaine, surgaine). C’est une protection supplémentaire au niveau des zones à fort ragage (réas, bloqueurs, winches).