Le gréement, géométrie et matériaux
En matière de bateaux, c’est connu, tout est affaire de compromis. C’est particulièrement vrai en ce qui concerne le gréement, pour lequel on dispose d’une large palette de matériaux et d’équipements parmi lesquels on fera son marché en fonction du programme et du budget. Car la quête de la performance et la chasse au poids, c’est bien beau – surtout dans les hauts –, mais il faut aussi rester raisonnable. Raison pour laquelle sur l’Elan S4, le mât Selden est en alu. L’avantage d’un mât carbone serait, outre le gain de stabilité, un gain de confort car plus le gréement est léger, plus les poids sont centrés, et plus le tangage et le roulis sont de faible amplitude. Le bout-dehors rétractable, lui, est en carbone, précisément pour limiter le tangage. Les grandes barres fortement angulées ont plusieurs avantages. D’une part elles limitent la traction exercée sur le pataras et permettent même, sur certains bateaux, de s’en passer (ce qui n’est pas le cas sur cet Elan S4). D’autre part, elles permettent aux haubans frappés sur le livet (la coque) de passer complètement à l’extérieur du passavant et ainsi de faciliter la circulation des équipiers. Ce type de gréement, qui suscitait autrefois la méfiance des puristes, est aujourd’hui très répandu. Le gréement dormant, sur l’Elan S4, est en Dyform, constitué d’un câble de forte section autour duquel sont tressés d’autres câbles plus petits dont les sections s’emboîtent. Un compromis – encore un – entre le monotoron classique et le rod (jonc inox). Notez enfin que le gréement courant est en Dyneema (voir sujet sur les fibres), et remarquez la latte de tête de mât qui écarte le pataras quand on mollit le gréement aux allures portantes. Elle permet à la grand-voile de changer de bord sans accroc.