Voile Magazine

Mariner 24

- Texte : Emmanuel Van Deth. Photos : François Van Malleghem.

NOUVEAUTE?

Oui et non… Le Mariner 24 a été lancé il y a trois ans en Pologne et sa diffusion dépasse les soixante exemplaire­s. Mais le Grand Pavois est pour ce petit dériveur la première présentati­on en France. Ne boudons pas notre plaisir : si la plupart des modèles conçus et produits en Pologne ne brillent pas par leur originalit­é, ils ont le mérite d’occuper le segment des petits croiseurs transporta­bles. Le 24, avec ses 2,52 m de largeur, respecte en effet le gabarit routier européen (2,55 m). En revanche, avec plus de deux tonnes au peson – et près de 500 kg de remorque –, pas question d’emprunter le bitume avec un véhicule standard… Ce sera fourgon ou gros 4x4. Le modèle exposé est un dériveur intégral avec appendice pivotant – c’est le standard. Le chantier propose également une version avec dérive sabre, un dériveur lesté et un quillard. Bizarremen­t, notre Mariner 24 est plutôt moins lesté – rapport de lest de 29% – que les autres confifigur­ations de lest qui profitent d’un centre de gravité plus bas. Au ponton, cela ne se sent pas trop : la stabilité de forme et le gréement plutôt ramassé autorisent les déplacemen­ts sur le pont sans gîte excessive. On remarque le système de mâtage intégré qui permet de coucher le mât en quelques secondes au passage d’un pont par exemple. La largeur moyenne des passavants est de 30 cm, une valeur acceptable pour un pur croiseur de 24 pieds. Le cockpit sur deux niveaux propose des longs bancs de 2 m et une console pour la table extérieure, sans oublier les quatre porte-cannettes. Pas de jupe mais un accès facile au quai, à l’annexe, à l’eau ou au sable par le centre du cockpit. Le chantier est parvenu à caser trois grands coffres. Parfait, mais on aimerait que la batterie soit sécurisée et attachée dans un bac ad hoc. Les commandes du hors-bord de 5 ch sont à portée du barreur, ce qui facilite les manoeuvres. L’accastilla­ge est dépouillé mais néanmoins suffisant pour établir les voiles et les régler. Nous profitons de conditions idéales pour le bateau : 10 noeuds de vent et mer plate. Nous relevons 5 noeuds au près à 50 degrés du vent réel. Au bon plein, la vitesse augmente à 5,5 noeuds mais dès que le bateau manque d’appui, dérive et safran battent la mesure dans leur logement. Un meilleur ajustement et des cales sont à prévoir. Une petite claque à 12 noeuds nous montre que le rappel est vite obligatoir­e, faute de quoi on est contraint de réduire la toile assez rapidement. Au portant, pas de spi à bord, dommage ! Notre moyenne ne dépasse pas 5,3 noeuds. La dérive est alors relevée pour réduire la traînée – attention au bout, qui rague sur le pied de mât. Déjà abîmé, il menace de casser. A l’intérieur, des astuces avec le panneau de descente qui se loge en haut du rouf et les marches en quinconce pour un gain de surface de plancher. La vraie et bonne surprise, c’est le volume offert pour cette taille de bateau, d’autant que la silhouette reste plutôt plaisante – le secret, c’est le pan coupé qui surplombe le liston : de la hauteur sous barrots partout et un rouf qui reste discret. Rien de nouveau, le fameux B’Jet, en 1978, l’adoptait déjà ! Les boiseries rouges ? On aime ou pas, à vous de choisir. Quant aux moquettes en lieu et place des vaigrages, le recul dont nous disposons quant aux voiliers équipés de la sorte dans les années quatre-vingt nous laisse sceptiques quant au bon vieillisse­ment de l’ensemble… Mais bon, à 30 000 €, on ne peut pas exiger de la marqueteri­e et du lamellé-collé partout ! Le chantier a opté pour des couchages ouverts, soit une couchette double à l’avant triangulai­re et une autre sous le cockpit, où l’on s’installe en travers. Au pied de la descente, un bloc-cuisine à bâbord avec frigo, évier, réchaud fifixe et rangements. En face, un cabinet de toilette avec 1,66 m de hauteur sous barrots. Le carré est le morceau de choix avec une table à deux abattants capable d’accueillir huit convives, soit deux équipages ! Pas de table à cartes – pas si gênant en navigation à la journée – et des grands coffres sous les banquettes.

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Difficile de caser un plus grand carré dans une coque d’à peine 7 mètres !

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