Wauquiez PS 48
La mer, à bord d’un voilier, on en profite assez peu depuis l’intérieur. Le chantier Wauquiez y remédie avec ses Pilot Saloon, ou salons de pont. Et ce nouveau 48 démontre que la croisière, avec une belle carène, du confort et la vue sur mer, ce n’est que
ENTRE UN EPISODEcévenol
maousse costaud et le mistral, la fenêtre météo était plus qu’étroite : on s’est un peu décidés au dernier moment pour cet essai au départ de Cannes à destination de Port-Grimaud. Sur la carte, 35 milles à raser les roches rouges de l’Esterel et les jolis abris comme la rade d’Agay. Dans la vraie vie, avec Philippe Ettore, distributeur Wauquiez en Méditerranée, nous avons eu envie d’en faire un peu plus : d’abord parce que le temps était finalement de la partie, et puis le vent devrait se caler pile face à notre route… Bref, plutôt que d’employer le mode « route pêche » à 2 000 tours qui berce nombre de convoyages, nous avons opté pour une mini-croisière. Car il s’agissait bien, pour ce tout premier PS 48, de quitter les fastes du Salon de Cannes – sa première présentation offificielle – pour rejoindre sa place de port. Nous voilà donc sur le pont dès potron-minet. Premières impressions : la silhouette du bateau est moins massive que celle de son prédécesseur, le 47, à qui il emprunte la carène et la trame des emménagements. Le rouf est moins proéminent, la louve en teck qui ceinture les hublots plus classe que la précédente – trois lattes en polyester façon Kronos 45, le seul catamaran proposé par Wauquiez (treize exemplaires au début des années 1990).
PLUS D’ARCEAU DANS LE COCKPIT
Quoi d’autre ? La suppression de l’arceau de cockpit, lequel reprenait l’écoute de grandvoile. Au final, un voilier à salon de pont plus élégant et toujours aussi bien construit : la coque et le pont en sandwich balsa/polyester sont réalisés en infusion et une résine bisphénolique assure une protection extérieure contre les phénomènes d’osmose. Au bout de notre ponton, une passerelle ouvrante a cassé sa pendille, de sorte que notre PS 48 doit s’extirper d’un carré presque fermé grâce à son propulseur d’étrave de 10 chevaux et à l’expérience de Philippe – régatier plus que confirmé. Un petit fond de houle de sud-sud-ouest et le vent quasi nul nous motivent à goûter pour commencer au charme d’un mouillage entre les îles de SainteMarguerite et Saint-Honorat : le plateau du Milieu et son eau turquoise pour nous tout seuls ! Le guindeau de 1 500 W fait le job, nous voilà mouillés dans un des plus beaux spots de Méditerranée… en septembre bien sûr ! Car deux mois plus tôt, nous aurions été une centaine à nous battre pour ces quelques mètres carrés de lagon. Mais l’été, il y a le cata pizza et son rosé bien frais ! D’ailleurs, à propos de repas, nous sommes partis tellement vite que la cambuse est vide. De l’eau et trois bières, rien de plus. Dommage, parce que la cuisine en coursive est parfaite pour mitonner les petits plats – un truc qu’adore Philippe en mer : grand plan de travail en marbre de synthèse, cuisinière avec four, double évier, réfrigérateur de 140 litres, glacière de 100 litres… Nous reviendrons à l’intérieur plus tard. Pour l’heure, la plateforme arrière est en place : on découvre le garage à annexe, secondé par de nombreux coffres et une soute à l’avant. Baignade divine dans une eau encore à 25°C. Une apnée sous la coque permet de découvrir le beau lest long (2,30 m de tirant d’eau) en plomb de ce premier modèle et son hélice à pales mobiles. Nous repartons face au vent qui toussote du sud-ouest – c’est bien là où nous allons. Un coup de winch électrique et la grand-voile en composite est hissée sur le mât laqué blanc. A noter : les manoeuvres sont désormais concentrées autour des postes de barre, fini les deux winches de part et d’autre de la descente du 47. Le solent à faible