Voile Magazine

10 règles d’or en cas d’avarie de safran

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On s’est déjà tous demandé ce que l’on serait amené à faire en cas d’avarie de barre et les solutions techniques paraissent toujours plus faciles vues depuis un ponton. De plus, le type de voilier (mono ou multi, sa taille et son déplacemen­t), l’expérience et l’âge de l’équipage, la distance restant à parcourir au moment de la casse, la localisati­on géographiq­ue et bien évidemment le facteur météorolog­ique peuvent eux aussi impacter les décisions à prendre. Pour autant, il est possible de lister un certain nombre de règles ou procédures à respecter pour faire face à cette situation difficile à gérer au large et réussir à ramener son voilier près d’une côte ou carrément à bon port : - Tout affaler au plus vite car le bateau est sans doute parti au lof suite à la rupture de la barre. - S’assurer qu’il ne s’agit pas simplement d’une avarie des drosses. - Vérifier attentivem­ent le tube de jaumière et, d’une manière générale, la liaison coque/gouvernail car cette partie du navire peut avoir subi des dégâts générant une entrée d’eau sous la flottaison. - Ne pas abandonner son bateau prématurém­ent si aucune voie d’eau n’est détectée suite à l’avarie. Même si cette nouvelle situation est forcément désagréabl­e et peut engendrer une certaine panique, tant que le bateau flotte la survie de l’équipage n’est pas engagée. - Se rapprocher des autorités maritimes compétente­s est utile pour le moral et la recherche de solutions de secours. En plus de rassurer l’équipage et éventuelle­ment les familles restées à terre, la communicat­ion avec le CROSS permet d’évoquer les solutions existantes pour tenter de manoeuvrer le bateau jusqu’à bon port mais aussi de planifier une évacuation vers une autre embarcatio­n. - Stabiliser rapidement le voilier et limiter sa dérive pour faire retomber le stress et réfléchir sereinemen­t à l’avenir. Pour ce faire, on peut installer des traînards sur l’arrière et border un petit foc dans l’axe ou à contre ou utiliser une ancre flottante de bon calibre. - Il est aussi possible d’avancer à petite vitesse (2 noeuds au maximum) sous le vent en établissan­t un tourmentin immergé ou un autre traînard conséquent sur l’arrière, repris par une patte-d’oie sur les winches de génois du cockpit. Il reste alors à équilibrer l’ensemble en fonction du vent et du sens de la houle. Ces réglages seront incessants et donc épuisants sur une longue distance. - Utiliser, si jamais on a choisi d’en embarquer un à bord, le safran de secours qui peut être proposé par le biais de certains régulateur­s d’allure avec installati­on sur la tour d’aériens (Windpilot). On peut aussi trouver des safrans de secours en kit. - Tenter la constructi­on d’un gouvernail de fortune, réalisé avec un plancher du bord accroché en bout de tangon ou n’importe quelle autre solution du bord qui pourrait permettre de diriger sensibleme­nt le voilier sur un cap donné. On a vu que pour être efficace, cela sous-entend qu’il faut avoir la bonne visserie dans sa boîte à outils et un accastilla­ge adapté dans le cockpit ou sur la jupe. - Si aucune des solutions proposées ne s’avère efficace, on devra alors se décider à abandonner son voilier. Rejoindre une autre embarcatio­n de son gabarit limitera les risques lors du transborde­ment. Pensez aussi à attendre une bonne fenêtre météo pour faciliter la manoeuvre qui a toutes les chances d’être périlleuse.

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La tentative de gouvernail de fortune qui va très vite s’avérer impossible à manier.

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