Achat, commande en ligne, adhésion à un fab lab ?

Nous avions à disposition une Ultimaker 3, distribuée en France par Makershop. Cette petite bombe d’impression est compatible avec tous les matériaux, elle est capable d’imprimer des pièces complexes, avec des matériaux solubles grâce à son double extrudeur. Mais elle est surtout destinée à un usage professionnel, vu son prix d’achat (3 594 €). Le marché des imprimantes 3D se démocratise peu à peu et les premiers prix avoisinent désormais les 300 €. Il faut bien sûr regarder de près la finesse et la rapidité d’impression, la compatibilité des matériaux pour trouver un juste compromis entre ses envies de conceptions et les capacités de la machine. Mais il existe aussi des alternatives à la propriété. Prenons le coût de l’impression du taquet, en excluant l’achat de la machine. La bobine de 750 grammes d’ABS se vend sur le site Makershop à 36,50 € (0,048 € le gramme) contre 64,50 € pour le polycarbonate (0,0872 € le gramme), plus résistant et plus cher. Notre taquet, imprimé à 90°, pèse 79 grammes avec son support. Il a donc coûté 6,88 € en polycarbonate et 3,80 € avec le fil d’ABS. Si nous avions décidé de l’imprimer via un site en ligne (www.sculpteo.com, par exemple), le coût n’aurait pas été le même. Il aurait fallu débourser 89,26 € pour l’imprimer en finition standard, et 135 € pour des finitions fines, le tout en « plastique » sans plus de détails sur la matière. Ce n’est pas intéressant pour une réplique d’un taquet existant et très peu cher sur le marché. Mais cela peut valoir le coup pour des créations sur mesure et ponctuelles. Entre l’achat et la commande d’impression en ligne, il existe une troisième voie : l’adhésion à un fab lab, lieu communautaire et collaboratif où se partagent outils de production et savoir technique. Il faut se renseigner sur les outils mis à disposition, les matériaux imprimables ou encore le temps d’impression. Les fab labs sont généralement des lieux d’ébullition créative où l’on peut échanger, poser des questions sur la modélisation ou les problématiques d’impression. A l’inverse, la temporalité de conception peut être plus longue, en fonction des disponibilités des machines, des emplois du temps des uns et des autres... Mais ça peut être un point de départ intéressant pour les curieux de la 3D.

Le fichier de cette clef de nable était disponible en ligne. Nous avons dû changer le sens de l’impression pour nous assurer de la solidarité entre la clef et le manche.

Le fichier du taquet loveur était disponible en ligne, nous l’avons imprimé puis fixé. Rapide !

L’Ultimaker 3, avec double extrudeur, est distribuée en France par Makershop.

L’impression commence par le « radeau », la base d’accroche de la pièce au plateau avant de s’attaquer simultanément à la structure de la pièce et au support.

Notre prototype en ABS a été imprimé assez rapidement, la densité de matière n’étant que de 20 %. Le radeau et le support sont imprimés en plus faible densité.

Le support se détache facilement. Pour lisser la surface ABS, il faut imbiber un coton d’acétone, le déposer au fond d’un récipient et suspendre la pièce.