Les potins des pontons

C’était en 1947. L’Europe s’éveillait à peine du cauchemar d’un conflit mondial et des centaines de jeunes, qui avaient connu le maquis ou la déportation, étaient en quête de repères. C’est pour eux que Philippe et Hélène Viannay décidèrent d’organiser des camps de voile aux vertus éducatives sur un archipel oublié au large de Concarneau, les îles de Glénan. On y lave les mauvais souvenirs au bon air du large tout en s’essayant à la navigation, mais on y apprend aussi la vie en groupe, le respect des autres et de la mer. En 1957, la section nautique de l’association des Glénans prend son indépendance et devient le Centre nautique des Glénans. Le premier Cours des Glénans digne de ce nom (les précédents étaient de simples manuels ronéotypés à destination des moniteurs) sortira quelques années plus tard, en 1961, sous la houlette de Philippe Harlé – excusez du peu. Les éditions se succéderont jusqu’à celle de 2010, la septième et dernière en date, pour quelques mois encore. L’école se développera au fil des décennies sur différents sites, Paimpol en 1963, Bonifacio en 1968, puis l’île d’Arz, Marseillan… Aujourd’hui, les Glénans sont confrontés à un changement de pratique et de génération délicat à négocier pour tous les acteurs du nautisme. Mais ils restent fidèles à une certaine idée de la voile et de la vie en mer, leur marque de fabrique. Et c’est peu dire qu’ils furent la référence pour des générations de plaisanciers, sans doute possible le grand artisan de la démocratisation du nautisme en France. C’est cet héritage, mais aussi le présent et l’avenir de l’association qu’on fêtera le dernier week-end de juin sur l’île de Penfret… Nous en reparlerons. Notez qu’à cette occasion sera dévoilée la huitième édition du Cours des Glénans.