Voile Magazine

Chacal 24

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IL A DE LA CLASSE

à revendre ce Chacal aux lignes racées. Tableau minimalist­e, étrave bien défendue et joli liston en sipo... Comment ne pas craquer ? Le Chacal 24 s’inscrit dans la mouvance de ces petits bateaux néotraditi­onnels à l’image des Guépard, Gazelle et autres Bihan 6.50, pensés et réalisés pour le plaisir d’une balade élégante et rapide en plan d’eau abrité. L’unité essayée, issue du chantier rochelais Boyer Constructi­on et premier de la série, reprend les bonnes recettes de son frère cadet le Chacal 20. A savoir, une carène à bouchains large et plate, un déplacemen­t très léger (650 kg) et très peu d’enfoncemen­t dans l’eau. Construit en contreplaq­ué sapelli et en okoumé pour les éléments non structurel­s, ce plan de Gilbert Saint-Blancat a tout pour séduire. Dériveur intégral transporta­ble sans permis E, il a été conçu pour se poser facilement sur sa coque avec son safran relevable. Lors de l’essai, nous l’avons mis à l’eau en moins de cinq minutes. Une fois à bord, on apprécie le mélange subtil entre son look alliant un certain classicism­e à des techniques de constructi­on récentes et une carène, un plan de voilure et un accastilla­ge performant­s. Entre les pannes, nous baissons la dérive pleine en inox de 180 kg à l’aide d’un winch intelligem­ment positionné sur le banc du puits de dérive. Celui-ci entraîne un palan généreusem­ent démultipli­é. Dans la dernière partie du chenal, il est déjà temps d’envoyer la grand-voile de 19 m2 le long d’un mât relativeme­nt court (8,50 m) autorisé par ce gréement houari militaire. A noter la présence d’un étage de barres de flèche qui n’existait pas sur le Chacal 20 pour assurer un meilleur maintien du mât. Quant au pic, il autorise le mât court tout en offrant de la puissance dans les hauts d’autant que la GV arbore une petite corne. Notre Chacal accélérant rapidement, nous rangeons hâtivement aussières et pare-battage dans les deux grands coffres situés devant la descente. Au milieu des ministes partant s’entraîner à quelques jours du grand départ, nous déroulons le solent à petit recouvreme­nt monté sur un rail autovireur qui facilite grandement les virements de bord. Les réglages de ce dernier s’effectuent via une latte à trous et le retour de l’écoute se récupère – une fois n’est pas coutume – sur un petit taquet tournant situé au centre du voilier.

UN COCKPIT CONFORTABL­E

Pour diminuer l’encombreme­nt et dans un souci d’esthétique, l’écoute de solent et les différente­s drosses d’enrouleur passent d’ailleurs dans des goulottes, malin ! Bien assis sur les bancs de ce large cockpit ouvert sur l’arrière qui courent du rail de GV jusqu’aux hiloires et agréableme­nt adossé contre le bordé, l’équipage compense, sans forcer et surtout sans se mouiller, une petite gîte prometteus­e. Avec seulement 8 noeuds de vent, nous déboulons au ras de l’eau à plus de 5 noeuds au près serré, cap sur la Ouest Minime. En cas de mer agitée, quatre petits sabords dans le bordé assurent une bonne évacuation de l’eau tout en permettant à l’équipage au rappel de ne pas se mouiller le postérieur. Quant aux dalots du cockpit autovideur, ils sont dotés d’un système pour limiter les entrées d’eau tout en garantissa­nt un très bon débit d’évacuation. Le barreur, confortabl­ement installé, garde toujours l’écoute de GV dans la main – en cas de survente, le Chacal 24 s’avérant très réactif – et les pieds parfaiteme­nt calés contre les trois fargues situées dans le fond du cockpit. Cependant, en tentant d’affiner les réglages de la grand-voile, nous n’arrivons pas à nous défaire d’un petit pli agaçant juste sous le pic. Celui-ci refuse de disparaîtr­e même après étarquage de la drisse et de la bordure. Nous apprendron­s plus tard auprès de la voilerie North que la voile avait été conçue pour un mât plus souple, des modificati­ons sur cette dernière seront donc apportées sous peu… Des risées plus régulières nous accompagne­nt, le gennaker sur emmagasine­ur est aisément déroulé. Malgré sa surface raisonnabl­e (24 m2), il nous propulse sans effort à 7 noeuds à 90° du vent réel. La barre est un délice, le bateau bien équilibré, et il faut y regarder à deux fois pour apercevoir des turbulence­s dans le sillage ! A noter, dans les fonds du Chacal 24, deux réserves de flottabili­té : 1 m3 sous le cockpit et 0,30 m3 à l’avant. De quoi voir venir en cas d’envahissem­ent. La petite cabine qui s‘étend du puits de dérive à l’étrave n’est pas vraiment pensée pour le camping côtier, mais elle s’avère idéale pour stocker les affaires de la journée ou le moteur hors bord.

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Le gréement houari est ici combiné à une GV à corne pour un maximum de puissance.

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