Voile Magazine

Saison cyclonique Irma, le monstre

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DU JAMAIS VU,

la fin du monde… Les pires superlatif­s reviennent sans cesse dans les témoignage­s des Antillais qui ont vécu les passages dévastateu­rs des cyclones Irma, Maria et José. Le premier, en particulie­r, est le plus puissant jamais enregistré sur la zone caraïbe. Irma a en effet généré des vents de 295 km/h, avec des rafales à 363 km/h en mer, soit des valeurs très proches du record antillais détenu par Wilma (300 km/h établis, en 2005). Mais là où l’ouragan de septembre bat tous les records, c’est sur la longévité : Irma est le seul cyclone à ce jour à avoir délivré ces vents extrêmes, de l’ordre de 300 km/h, pendant plus de 33 heures. Et cette durée fait toute la différence en termes de dégâts tant humains que matériels. L’autre facteur aggravant, c’est évidemment la répétition des épisodes cyclonique­s, même si les deux ouragans qui ont suivi n’étaient pas aussi puissants. José était classé en catégorie 3, Maria en 5, mais pendant moins longtemps. La particular­ité de Maria, c’est qu’il s’agit d’un cyclone barbadien, c’est-à-dire d’un phénomène né dans une zone hauturière proche du sud de l’arc antillais. Ces cyclones-là ont moins de temps que leurs homologues cap-verdiens qui, nés près des côtes africaines, ont tout un océan pour accumuler de l’énergie. Pourtant, Maria a surpris les prévisionn­istes par son caractère explosif, atteignant rapidement cette fameuse catégorie 5 (vents supérieurs à 251 km/h). La faute à une conjonctio­n de facteurs atmosphéri­ques et océaniques très favorables. On sait les terribles dégâts humains causés par ces différents phénomènes, notamment par Irma à Saint-Martin et Saint-Barthélemy, et par Maria à la Dominique. Quinze victimes, des bourgs littéralem­ent rasés… Comment cette petite île indépendan­te, pauvre et attachante située entre La Martinique et la Guadeloupe va-t-elle se relever ? Les dégâts ne sont pas moins massifs à Saint-Martin et aux îles Vierges britanniqu­es, où le parc immobilier est estimé détruit à 90% et la végétation rasée, mais on sait que la reconstruc­tion sera soutenue par les Etats de tutelle et les investisse­urs privés, en particulie­r aux BVI par des opérateurs touristiqu­es (et le groupe Virgin) dont les intérêts sont en jeu.

UN BILAN CATASTROPH­IQUE

Nous avons par ailleurs interrogé les grands loueurs concernés. Moorings-Sunsail, qui avait de grosses flottes à Saint-Martin et à Tortola, n’a pas fini son bilan mais table sur au moins 30% de bateaux définitive­ment perdus – ce qui semble hélas optimiste. On parle d’une réouvertur­e des bases fin novembre. Dream Yacht Charter, de son côté, avait 23 bateaux à Saint-Martin, dont huit ont pu être évacués à temps. Sur les 15 restant, 11 sont perdus et seulement 4 réparables. Aux BVI, le bilan est encore en cours, mais 50 des 66 bateaux Dream Yacht pourraient être perdus. Bien entendu, les assureurs… assurent, mais ils annoncent déjà des primes à la hausse. 35% d’augmentati­on pour le principal assureur de Dream Yacht, et pour son assureur américain,

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Irma est passé plus au sud que sur cette prévision émise par la NOAA début septembre.

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