Voile Magazine

Protéger sans polluer : les alternativ­es aux biocides

-

La solution la plus radicale est de se passer de produit toxique. En optant, par exemple, pour un revêtement antiadhési­f à base de silicone, à l’image du sticker qui avait été appliqué sur le First 210 Voile Magazine (voir VM n°244). Ce dernier avait bénéficié d’une couverture Uniflow (applicatio­n profession­nelle exclusivem­ent). Le résultat s’est avéré remarquabl­e en termes de glisse et de protection antisaliss­ure, le film adhésif a juste montré – logiquemen­t – une certaine fragilité mécanique, notamment sur la zone de contact quille pivotante-coque et à l’emplacemen­t des patins de ber pendant l’hivernage. Il existe aussi des antifoulin­gs silicone en peinture qui s’appliquent au rouleau ou à la brosse sur tout type de coque, sauf sur le bois. Pour un produit comme le primaire époxy Silic Seal (Procédé Silic One de Hempel), comptez un budget de 1 350 € pour un Sun Odyssey 349. Autre solution : les traitement­s durables à base de résine époxy mélangée à du cuivre à haute densité. Très résistants à l’usure, ils protègent les bateaux de tous types (polyester, fonte, acier, bois, ferro ciment) pour une période supérieure à dix ans, à partir d’un unique traitement. Comptez en moyenne 120 €/l, sachant qu’un litre couvre 16 m2 et qu’il faut appliquer quatre couches. Sur notre voilier de référence, dix pots seraient nécessaire­s selon le calcul du fabricant, faisant grimper la note à 1 200 € (procédé Coppercoat). Avantage : un simple rouleau suffit pour l’applicatio­n (le pistolet est même déconseill­é pour les particulie­rs, question de réglages compliqués et consommate­ur de produit). Une alternativ­e : les revêtement­s polyméromé­talliques (composés à plus de 75% de cuivre pur) écologique­s à base aqueuse, de type AF2011 de Sofiplast. Ils sont anticorros­ion, ne contiennen­t aucun biocide organique (fongicide, herbicide), sont antisaliss­ure, antibactér­iens naturels (par la présence de cuivre et cupronicke­l), inertes, recyclable­s et, pompon sur le bonnet, efficaces jusqu’à cinq ans, selon les conditions d’utilisatio­n. Le Safeguard Universal (primaire), en conditionn­ement de 18 litres, a un pouvoir couvrant de 10 m2/l. Comptez environ 170 €. Le Seaforce 90 (traitement) en conditionn­ement de 20 litres (3 m2/l en deux couches), couleur rouge clair ou rouge foncé (500 €) ou noir autour de 580 € environ) est applicable au rouleau ou au pistolet avec l’ajout de diluant spécifique à raison de 25 €/l. Reste à savoir si le reliquat éventuelle­ment non utilisé durera bien cinq ans entre chaque carénage. Pour les coques métallique­s, la protection anodique la plus réputée est commercial­isée en France par le chantier Meta de Tarare. Il vous propose des revêtement­s à base de zinc silicaté non organique, constitués de poudre et de liant, le Metagrip (coques acier) et l’Inversalu (coques aluminium). Ils forment une sorte de galvanisat­ion à froid de la carène, avec une protection anodique très efficace. Les produits sont inaltérabl­es, donc sans rejet, et leur résistance leur permet d’être brossés et grattés, à raison d’un ou deux nettoyages par saison. Il faudra compter 24 kg de produit pour une coque de 10 m, pour un coût avoisinant les 930 €. A appliquer en quatre couches sur une carène propre, ou une seule applicatio­n sur une couche déjà existante. Restent les ultrasons, une méthode dont l’efficacité n’a jamais été démontrée et dont on n’entend plus beaucoup parler... Et les méthodes mécaniques à flot. Il existe notamment un outil de nettoyage à tête oscillante à 3 000 tours/ minute. Cet appareil étanche ressemble à un couteau de peintre motorisé, mais les nombreux outils sont interchang­eables. Commercial­isés sous les noms de Powershark et Waveblade (699 € et 269 €), ils dispensent d’appliquer l’antifoulin­g. Plus basique mais réservée à l’hivernage à flot ou aux longs stationnem­ents : la bâche ! Laide, éventuelle­ment compliquée à positionne­r à cause de la quille… mais économique et très efficace !

 ??  ?? La silicone se pose aussi au pinceau et reste une alternativ­e non toxique aux produits biocides.
La silicone se pose aussi au pinceau et reste une alternativ­e non toxique aux produits biocides.
 ??  ?? Notre First 210 Voile Magazine a bénéficié de la pose, par un profession­nel, du film adhésif Uniflow.
Notre First 210 Voile Magazine a bénéficié de la pose, par un profession­nel, du film adhésif Uniflow.

Newspapers in French

Newspapers from France