Toutes les nouveautés du salon de Cannes et du Grand Pavois de La Rochelle
Un salon en effervescence, des professionnels aux affaires : c’est dans ce contexte quasi euphorique que le Yachting Festival de Cannes a annoncé une révolution évoquée de longue date... Et ça grince un peu !
L’IDEE COUVAIT depuis longtemps, régulièrement remise sur la table par l’organisateur du salon de Cannes face à des exposants dubitatifs, voire franchement hostiles... Des exposants qui, en fin de compte, n’ont pu que repousser l’échéance et devront dès l’année prochaine composer avec un nouveau dispositif à Cannes : un salon coupé en deux, avec la plaisance motorisée au Vieux-Port, dans le site traditionnel du Yachting Festival, et la voile au Port-Canto, de l’autre côté de la baie. Une organisation qui inquiète les exposants voile, mais que redoutent plus encore les grands chantiers présents à la fois dans la voile et le moteur. Eux devront gérer une double implantation forcément plus compliquée avec leurs équipes de salon. Et que dire des équipementiers ou des loueurs, bien embarrassés pour choisir l’un ou l’autre site ? Pourtant, la partition du salon sur les deux ports va dans le sens de l’histoire, dans la mesure où elle apparaît comme la seule solution viable au manque de place chronique. Même Yves Lyon-Caen, le patron de la FIN (Fédération des industries nautiques), le reconnaît dans son discours d’inauguration : le salon de Cannes doit s’étendre.
UN VRAI RISQUE COMMERCIAL
Mais cette extension, précisait-il aussitôt, se traduit pour les exposants par un vrai risque commercial dont Reed Expo, l’organisateur du salon, doit prendre sa part. En clair : les tarifs doivent être adaptés à la nouvelle implantation à Port-Canto, un site forcément moins prestigieux et distant du coeur historique du salon. Et le président de la FIN d’ajouter que si la Fédération était à la barre du salon, elle accompagnerait les exposants dans cette transition avec une tarification attractive… Histoire de maintenir une certaine pression sur cet épineux dossier cannois, tout en se gardant, dans la forme, de mélanger les deux sujets. L’autre sujet, pour mémoire, c’est la procédure en cours opposant Reed à la FIN, laquelle souhaite reprendre à son compte l’organisation du salon de Cannes, comme elle l’a fait pour celui de Paris. Pas sûr que la bronca des exposants de Cannes incite les juges en charge du dossier à donner satisfaction à la FIN, mais ça ne peut pas faire de mal ! On s’en doute, ces sujets hautement politiques ont agité un peu le Landerneau et animé les conversations de pontons. Ce qu’il en ressort, pour les visiteurs intéressés principalement par la voile, c’est qu’il faut dire adieu à l’écrin du Vieux-Port dominé par la tour du Masque de Fer et le charme du quai Saint-Pierre. Le Port-Canto a de toute évidence moins de lustre et moins d’histoire, mais il faut reconnaître que les exposants y seront plus à leur aise, leurs bateaux mieux mis en valeur sur un impressionnant linéaire de quai. Quant aux visiteurs et aux journalistes, ils feront moins de kilomètres pour découvrir les nouveautés autour d’un bassin plus compact. De toute façon, il faudra s’y faire... Reed Expo ne compte pas renoncer plus longtemps à une clientèle qui ne demande qu’à exposer à Cannes. Côté nouveautés, le Groupe Bénéteau a beaucoup fait parler de lui avec sa nouvelle gamme de petits First, notamment les anciens Seascape 18 et 24 exposés sous leurs nouvelles couleurs. Il annonçait également la naissance d’une gamme First Yacht très ambitieuse (voir par ailleurs), tandis que Lagoon lançait sa nouvelle gamme Excess. Que d’annonces ! Ça bougeait aussi du côté de Bavaria avec l’annonce – enfin – d’un repreneur : le fonds d’investissement allemand Capital Management Partners (CMP) qui prend sous sa coupe les deux sites de Giebelstadt (monocoques) et de Rochefort (multicoques, les anciens Nautitech). Mais les vraies stars, comme toujours à Cannes, étaient les grands bateaux aux confins du nautisme et du luxe. Les flashes crépitaient pour le Mac Conagy 60, le Solaris 44, le superbe Grand Soleil 48 ou encore un X-46 très réussi. Dans un registre moins prestigieux, l’Océanis 46.1 s’avérait très convaincant… On a fait le tour pour vous.