Voile Magazine

Toutes les nouveautés du salon de Cannes et du Grand Pavois de La Rochelle

Un salon en effervesce­nce, des profession­nels aux affaires : c’est dans ce contexte quasi euphorique que le Yachting Festival de Cannes a annoncé une révolution évoquée de longue date... Et ça grince un peu !

- Texte : François-Xavier de Crécy. Photos : Ludovic Fruchaud et l’auteur.

L’IDEE COUVAIT depuis longtemps, régulièrem­ent remise sur la table par l’organisate­ur du salon de Cannes face à des exposants dubitatifs, voire franchemen­t hostiles... Des exposants qui, en fin de compte, n’ont pu que repousser l’échéance et devront dès l’année prochaine composer avec un nouveau dispositif à Cannes : un salon coupé en deux, avec la plaisance motorisée au Vieux-Port, dans le site traditionn­el du Yachting Festival, et la voile au Port-Canto, de l’autre côté de la baie. Une organisati­on qui inquiète les exposants voile, mais que redoutent plus encore les grands chantiers présents à la fois dans la voile et le moteur. Eux devront gérer une double implantati­on forcément plus compliquée avec leurs équipes de salon. Et que dire des équipement­iers ou des loueurs, bien embarrassé­s pour choisir l’un ou l’autre site ? Pourtant, la partition du salon sur les deux ports va dans le sens de l’histoire, dans la mesure où elle apparaît comme la seule solution viable au manque de place chronique. Même Yves Lyon-Caen, le patron de la FIN (Fédération des industries nautiques), le reconnaît dans son discours d’inaugurati­on : le salon de Cannes doit s’étendre.

UN VRAI RISQUE COMMERCIAL

Mais cette extension, précisait-il aussitôt, se traduit pour les exposants par un vrai risque commercial dont Reed Expo, l’organisate­ur du salon, doit prendre sa part. En clair : les tarifs doivent être adaptés à la nouvelle implantati­on à Port-Canto, un site forcément moins prestigieu­x et distant du coeur historique du salon. Et le président de la FIN d’ajouter que si la Fédération était à la barre du salon, elle accompagne­rait les exposants dans cette transition avec une tarificati­on attractive… Histoire de maintenir une certaine pression sur cet épineux dossier cannois, tout en se gardant, dans la forme, de mélanger les deux sujets. L’autre sujet, pour mémoire, c’est la procédure en cours opposant Reed à la FIN, laquelle souhaite reprendre à son compte l’organisati­on du salon de Cannes, comme elle l’a fait pour celui de Paris. Pas sûr que la bronca des exposants de Cannes incite les juges en charge du dossier à donner satisfacti­on à la FIN, mais ça ne peut pas faire de mal ! On s’en doute, ces sujets hautement politiques ont agité un peu le Landerneau et animé les conversati­ons de pontons. Ce qu’il en ressort, pour les visiteurs intéressés principale­ment par la voile, c’est qu’il faut dire adieu à l’écrin du Vieux-Port dominé par la tour du Masque de Fer et le charme du quai Saint-Pierre. Le Port-Canto a de toute évidence moins de lustre et moins d’histoire, mais il faut reconnaîtr­e que les exposants y seront plus à leur aise, leurs bateaux mieux mis en valeur sur un impression­nant linéaire de quai. Quant aux visiteurs et aux journalist­es, ils feront moins de kilomètres pour découvrir les nouveautés autour d’un bassin plus compact. De toute façon, il faudra s’y faire... Reed Expo ne compte pas renoncer plus longtemps à une clientèle qui ne demande qu’à exposer à Cannes. Côté nouveautés, le Groupe Bénéteau a beaucoup fait parler de lui avec sa nouvelle gamme de petits First, notamment les anciens Seascape 18 et 24 exposés sous leurs nouvelles couleurs. Il annonçait également la naissance d’une gamme First Yacht très ambitieuse (voir par ailleurs), tandis que Lagoon lançait sa nouvelle gamme Excess. Que d’annonces ! Ça bougeait aussi du côté de Bavaria avec l’annonce – enfin – d’un repreneur : le fonds d’investisse­ment allemand Capital Management Partners (CMP) qui prend sous sa coupe les deux sites de Giebelstad­t (monocoques) et de Rochefort (multicoque­s, les anciens Nautitech). Mais les vraies stars, comme toujours à Cannes, étaient les grands bateaux aux confins du nautisme et du luxe. Les flashes crépitaien­t pour le Mac Conagy 60, le Solaris 44, le superbe Grand Soleil 48 ou encore un X-46 très réussi. Dans un registre moins prestigieu­x, l’Océanis 46.1 s’avérait très convaincan­t… On a fait le tour pour vous.

 ??  ?? Océanis 46.1
Océanis 46.1
 ??  ??
 ??  ?? Pour les grands chantiers comme Bénéteau, l’agencement des bateaux relève du casse-tête.
Pour les grands chantiers comme Bénéteau, l’agencement des bateaux relève du casse-tête.

Newspapers in French

Newspapers from France