Rance : le plan s’envase
Ils étaient plus de six cent à s’être rassemblés près de Dinard avec « Sauvons la Rance » en guise de maître mot. Les défenseurs du fleuve demandent à l’Etat l’application d’un plan quinquennal (2018-2023) qui doit permettre de contenir l’envasement qui touche l’estuaire. Ce plan « aurait dû démarrer le 1er juillet », estime l’association Rance Environnement. Or aucun des préalables nécessaires n’a pour l’instant été rempli. Pas de financement, de maîtrise d’ouvrage ni de conseil scientifique… Bref, les membres de l’association s’inquiètent du manque de visibilité sur la mise en place du plan. L’association s’appuie sur un rapport rendu à l’été 2017 par une mission diligentée par la ministre de l’Ecologie de l’époque, Ségolène Royal. Le document préconisait un curage du piège à sédiments du Lyvet, l’extraction de 250 000 m3 de boues sur cinq ans, à raison de 50 000 m3 par an, et un programme de recherche et développement pour la connaissance de la dynamique sédimentaire. Hormis les dégâts causés sur la faune piscicole, les sédiments empêchent le passage de bateaux entre l’estuaire et le port de Dinan. Un manque à gagner de deux millions d’euros pour l’économie locale d’après Rance Environnement. Construit dans les années 1960, le barrage a fait l’objet d’une concession entre EDF et l’Etat, propriétaire du domaine maritime. Barrant l’estuaire de la Rance sur 750 m, entre Saint-Malo et Dinard, l’usine de 240 mégawatts produit plus de 500 000 mégawatts/heure par an grâce à vingt-quatre turbines orientables selon le sens de la marée.