Voile Magazine

2 Des abandons en pagaille?

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Du point de vue des abandons, l’édition 2018 n’est pas exceptionn­elle, loin s’en faut. Un simple coup d’oeil au tableau ci-contre indique que c’est l’édition 2002 qui remporte la palme avec 50% d’abandons, et plus encore au sein de la classe ORMA, celle des trimarans de 60 pieds. Ils étaient dix-huit au départ. Après cinq chavirages, treize abandons, ils ne seront que trois à franchir la ligne d’arrivée de l’épreuve remportée par Michel Desjoyeaux. Du jamais vu dans l’histoire qui sonnera le glas de ces tris de 60 pieds surpuissan­ts. Si le mauvais temps, avec le passage de trois dépression­s, a contraint bon nombre de concurrent­s à se réfugier dans un port dans l’attente de conditions météo plus clémentes, l’édition du Rhum 2018 n’a rien d’exceptionn­el. A la date où ces lignes sont écrites, on note 40 abandons sur 123 partants, soit 32% contre 50% pour l’édition 2002. Plus précisémen­t, c’est dans la classe des Multis 50, la plus homogène, que l’on dénombre le moins d’abandons, un sur six participan­ts : Arkema, mené par Lalou Roucayrol, qui a chaviré et a été retrouvé par miracle à l’endroit par la seule action des éléments, la mer et le vent. En revanche, avec 41% d’abandons, soit sept sur dix-sept participan­ts, la classe des Rhum mono arrive en tête, un constat lié à la disparité d’une flotte menée par des marins aux compétence­s très diverses. Elle l’emporte de très peu devant la classe des Rhum Multi marquée par huit abandons sur vingt et un concurrent­s. Il reste qu’au nombre des abandons, c’est la classe 40 qui se distingue. Rien d’étonnant ! Elle rassemblai­t le plus grand nombre de concurrent­s, cinquante-trois au total, et aurait mérité une meilleure visibilité. Voire un départ le samedi. Cela dit, on retiendra de cette édition le nombre important de solitaires ayant préféré se mettre à l’abri dans un port plutôt que d’affronter le mauvais temps. Cette attitude les honore et ne saurait en rien émousser leurs performanc­es. Elle se traduit seulement par des écarts à l’arrivée qui resteront dans les annales. A noter également dans le tableau ci-dessous : le taux d’abandon le plus bas, c’était en 1978...

 ??  ?? Les bateaux sont de plus en plus techniques et demandent des mises au point de plus en plus longues. A l’image d’un Charal qui n’avait pas assez navigué... Jérémie Beyou a dû jeter l’éponge.
Les bateaux sont de plus en plus techniques et demandent des mises au point de plus en plus longues. A l’image d’un Charal qui n’avait pas assez navigué... Jérémie Beyou a dû jeter l’éponge.

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