Les IMOCA à dérives ont-ils plus d’avenir que prévu?
La question était a priori tranchée en faveur des foilers, elle peut se poser à nouveau suite à la victoire de Paul Meilhat sur SMA, un IMOCA de 2011 à dérives droites ! Après tout, les foilers subissent inévitablement plus de casse et, que ce soit sur une Route du Rhum ou sur un Vendée Globe, le pari de la fiabilité peut s’avérer payant.
PAUL MEILHAT, VAINQUEUR PAR KO
D’autant que dans le gros temps comme dans les petits airs, les foils sont plus un handicap qu’un avantage. Paul Meilhat a su tirer profit de ces atouts, jouer sa chance à fond pour au final l’emporter. Mais il ne faut pas négliger ce que sa victoire doit aux circonstances, au premier rang desquelles l’échouage d’Alex Thomson en Guadeloupe. Au plan purement technique et nautique, la leçon du Rhum serait plutôt la domination outrancière d’un foiler bien éprouvé et bien maîtrisé, Hugo Boss, sur le reste de la flotte, qu’un hypothétique retour en grâce des IMOCA à dérives. Idem pour Vincent Riou, qui une fois atteint l’alizé, aurait dû croquer SMA tout cru avec son PRB foiler s’il n’avait pas navigué en mode dégradé suite à son avarie de capteur vent. Une avarie, du reste, indépendante de la présence de foils… Au final, la réponse à cette question sur l’avenir des IMOCA à dérives, c’est Paul Meilhat lui-même qui nous la donne quand il affirme que son prochain IMOCA sera soit un foiler neuf, soit le même… modifié pour recevoir des foils. Dont acte. L’IMOCA à dérives, moins rapide et moins compétitif, reste la solution pour des coureurs à petit budget. Ce Rhum 2018 ne remet pas en cause cette hiérarchie logique, mais il nous enseigne qu’ils peuvent toujours avoir des coups à jouer sur une course.